dimanche 7 décembre 2008

A quelle distance de la nature êtes-vous?

200 mètres? 500 km? Vous pensez probablement que je vous parle d’une distance physique jusqu’au prochain bosquet comprenant au moins une centaine d’arbres.

De la nature ou de la réalité c'est pareil. En fait, je parle plutôt de toutes les distances qui nous éloignent de la réalité et dont on ne prend plus conscience.

C’est quand la dernière fois où vous avez vu vivant l’animal d’où provient la viande votre tourtière des fêtes? Ok, peut-être pas vous personnellement, mais qui est le dernier à l’avoir vu vivant? Le caissier à l’épicerie? Le camionneur qui a livré son chargement à l’épicerie par boîte de cent tourtières? L’employé de l’usine de tourtière qui surveille la cuisson sur la chaîne de montage? L’opérateur de la machine à viandes hachées chez le fournisseur? Je ne suis même pas sûr que celui qui a débité la carcasse de viande l’a vu vivant tellement la chaîne est longue. La distance est maintenant tellement longue que je ne suis pas plus sûr non plus que les enfants citadins d’aujourd’hui ont conscience que la viande provienne d’animaux. Certains, l'apprenant, deviennent végétariens par sensiblerie exacerbée. Pauvre p’tit animal!

La distance à la réalité quand elle est connue et assumée, ce n’est pas vraiment un problème. Les astronautes qui vivent à l’année dans la station spatiale connaissent ce que veut dire la distance à la réalité. Quand on est coupé de tout apport de la nature, on sait combien on doit être attentif à tous les éléments sur lequel s’appui la vie, l’air et l’eau, la nourriture, l’énergie.
C’est une question de survie. L’ampleur du risque est comprise et gérée dès la conception. Partout où le risque devient ingérable on double et triple les équipements nécessaires. On multiplie les procédures de contrôle.

Bientôt la période des RÉER s’en vient et je me pose franchement des questions. Là aussi la connaissance sur la distance à la réalité s’impose. Si vous vous foutez d’où provient la viande de votre tourtière, peut-être vous faut-il réfléchir, un petit peu, comme moi, sur la provenance des super rendements financiers que les banques nous promettent. Est-ce que la banque tire ses profits de ses investissements dans le dépanneur du coin? Des frais faramineux de nos transactions aux guichets automatiques? Vous vous doutez bien où je suis en train de vous emmener non?

Parce que c’est justement le cœur de ce qui se passe dans la crise financière. Nous confions notre argent à des gens qui n’arrivent même plus à nous dire d’où viennent les profits qu’on espère obtenir pour consolider notre niveau de vie à la retraite, une période complètement dépendante de notre capacité de planification. Ou à tout le moins la confiance en ceux à qui nous confions le fruit de notre labeur.

La confiance, c’est le principal produit financier que nous vends les banques. Dites-moi que vous savez de quoi il est question quand on parle de produit financier comme les swaps, le CDO, les warrants. Moi je n’y comprends que dalle, mais ce sont le genre de produit financier qu’utilisent les banques pour faire des profits ou fournir des rendements dit garantis. Pourtant même ceux qui gèrent les fonds de retraites, donc soi-disant comme des pères de familles vacillent. La vente de BCE (Bell Canada) à Teachers (fond de retraite des professeurs de l’Ontario) est maintenant compromise parce que la vente de 52 milliards est garantie par des actifs qui fondent comme neige au soleil par la crise. Contrairement à la station spatiale, ici on voit le résultat quand on omet de multiplier les outils de contrôle. La dérèglementation, le marché qui sait se qu’il fait… Foutaise… Les CDO c'est justement les produits financiers en cause dans la crise, où on prète à risque de l'argent, garanti sur les hypothèques détenu par les banques sur des personnes insolvables mais dont, forcément, la valeur des maisons ne peuvent QUE aller à la hausse! Du béton quoi!

Et on en a pas fini d’accroitre notre distance à la réalité. Toutes les sortes de réalité. Aujourd’hui, il y a des gens qui connaissent mieux la géographie des territoires virtuels de World of Warcraft que les noms de rue de leurs villes. Des gens qui connaissent mieux le nom des personnages Pokémon que le nom de leur député local.

Quelque soit la distance dont on se tient de la réalité, il est important d’en connaître la teneur et les mécanismes si on veut en minimiser les risques, pour faire des choix éclairés voire en assumer les dérives. Avant de voter, avez-vous lu les programmes des partis politiques?

Et plus important encore, quelqu’un a-t-il abdiqué dans sa recherche sur savoir comment on met le caramel dans la caramilk?

samedi 29 novembre 2008

Le beau risque... version 2008

L’Histoire du Canada, lorsqu’il est vécu au jour le jour, est une chose palpitante.

Ces temps-ci, Stephen Harper, Stéphane Dion, Gilles Duceppe, Jean Chrétien sont les plus récentes vedettes des actualités récentes en politique. Ils sont également, eux-mêmes ou par leurs partis, au cœur d’événements qui font que depuis trente ans l’Histoire du Canada n’est pas nécessairement un fleuve tranquille.

Pour mémoire en voici une courte liste :

1976

Élection du Parti québécois
1980

1er Référendum du Québec

1981
P.E. Trudeau propose le rappatriement de la constitution Canadienne


1981
Nuit des long couteaux: Le Québec est isolé. Les autres provinces canadienne s'entendent entre elles


1982
Loi Constitutionnelle

1984
Le Beau Risque: Le Parti Québécois s'allie au Conservateur de Mulroney pour défaire les Libéraux

1987
Échec de l'Accord du Lac Meech saboté par les Libéraux, dont Jean Chrétien

1989
Le Reform Party appuis APEC

et l'Heritage Front

1991
Fondation du Bloc Québécois

1992
Échec du référendum canadien sur l'Accord de Charlottetown reformant la constitution

1993
Elections où les conservateurs sont presque rayés de la carte, deux députés résiste dont Jean Charest

1995
2e Référendum du Québec

1997
Gilles Duceppe devient chef du Bloc Québécois

2000

Promulgation de la Loi sur la Clarté, présenté par Stéphane Dion


2003

Fusion de Alliance Party (Reform Party) et des Conservateurs. Stephen Harper en devient chef



Minoritaire depuis l'élection de 2006, les Conservateurs survivent un certain temps, mais déclenche eux-mêmes des élections. Ils considèrent ne plus être en mesure de pouvoir négocier avec l’opposition.

En octobre 2008, les électeurs reconduisent quasiment le même gouvernement conservateur minoritaire. Le message aurait dû être clair.

Les Conservateurs auraient du comprendre la volonté des électeurs de devoir s'entendre avec l'opposition. Mais non, il confronte carrément l’opposition en proposant la suppression de subvention aux partis politique, propose la suspension du droit de grève, et la réduction de la taille de l’état et ce dans un temps de crise économique. N'y avait-t-il rien d'autres à proposer alors que le monde entier ouvre les bourses pour éviter les effets de la récession mondiale?

On dit souvent qu’en temps de crise pour s’en sortir il faut savoir penser en dehors de la boîte. Stephen Harper persiste et signe à n’avoir que son agenda et ses idées fixes. Du-t-il détruire les partis d’opposition et l’appareil de l’état au passage. Alors c’est le temps de l’imagination au pouvoir. Même Sherlock Holmes nous apprend qu’après avoir éliminé l’impossible, ce qui reste est la solution même si elle semble improbable.

Qui l’aurait crût. L’improbable, que dis-je, le plus pure délire est en train de se dérouler à Ottawa.

Les trois partis de l’opposition sont maintenant en intenses négociations pour voir la faisabilité de former le gouvernement. Le NPD éternellement mis de côté, les libéraux qui ont un chef, Stéphane Dion, improbable, accidentel, et conspué, ainsi qu’un parti séparatiste qui n’a pas vraiment pour but de faire « marcher » le Canada, tous trois cherchant à s’entendre pour former un gouvernement? Surréaliste! Et Michael Ignatieff qui piaffe derrière espérant surement qu’on soit déjà au congrès à la chefferie en mai prochain.

Harper a beau crier au sabotage, au coup d’état tant qu’il veut. L’opposition ne devrait pas obtenir le pouvoir sans l’obtenir par une élection? Il y a eut élection, M. Harper. Vous aviez le pouvoir et vous l’avez abandonné volontairement avant la fin de votre terme, au détriment de la loi sur les élections à date fixe. Maintenant les conservateurs n’ont que 38% alors que la coalition Libéral-NPD à eux deux ont 44%. Si on ajoute le Bloc Québécois on a près de 54%. Plus de la moitié des canadiens ne veulent rien savoir des conservateurs.

N’en déplaise à M. Harper, c’est ça la démocratie en marche. Les mathématiques électorales lui ont donné le pouvoir, mais pas le pouvoir absolu. Il doit composer avec les mathématiques de la démocratie aussi.

Vous savez quand un enfant joue à tue-tête avec son tambour et qu’il continue à en joue quand même, il risque de se le voir confisquer s’il continue à n’en faire qu’à sa tête.

M. Harper, êtes-vous plus mature que ça? Saurez-vous vous entendre avec vos petits camarades à la Chambre des Communes. Ou bien la bienveillante gouverneur générale vous enlèvera des mains votre jouet et vous renverra réfléchir dans le coin?
Quand on demande un vote de confiance, des fois on a la réponse qu’on mérite!

Maintenant jusqu’où ira ce nouveau Beau Risque dans lequel s’engage le Bloc Québécois?

lundi 24 novembre 2008

Aller au salon pour tout trouver et sortir avec un petit rien

Que cela serait bien si dans la vie il n’y avait pas de limite de temps ou d’argent…

Aller au salon du livre est l’une des perles de moment de bonheur pour moi. En même temps, l’un des temps où j’ai à me confronter avec mes limites.

Je suis un visiteur plus que régulier des librairies. J’aime, que dis-je, j’adore être dans un lieu entouré de livres. J’en lis pas mal, j’en achète pas mal. Je n’arrive à peu près jamais à sortir de la librairie sans avoir acheté un livre, même quand j’avais prévu ne rien acheter. Il y a toujours un livre qui m’appelle, voire m’interpelle.

Je vous entends.

Non, ce n’est pas toujours un livre d’informatique. C’est même souvent le contraire, les livres informatiques, à moins d’être en relation directe avec un projet en cours, sont souvent empreint d’un trop haut taux d’obsolescence accélérée. Si c’est imprimé, c’est souvent qu’il est déjà trop tard pour apprendre ce langage, cette technique, cette technologie. C’est la nature de la bête.

Remarquez que j’en ai déjà acheté beaucoup, dans un souci de rattrapage technologique quand je suis retourné aux études il y a dix ans (déjà?!?)

Maintenant je m’intéresse plus à ce qui nourrit mes réflexions et ma compréhension du monde. Des ouvrages scientifiques, philosophiques, historiques, religieux. J’ai aussi un faible pour tout ce qui a trait à la langue française, l’étymologie, création littéraire, structuration d’un récit.

Alors, quand j’entre au salon du livre… et bien, une tonne de chocolat ne me fera pas le moindre effet à côté. Je suis excité et déprimé à la fois. Comme Ali Baba à l’ouverture de sa caverne avec juste un petit sac à la main, j’entrevois l’immensité du trésor mais aussi la limite de mes moyens. Dussè-je vivre encore 100 ans, je ne pourrai lire tout ça. Comme Hubert Reeves, je n’aurai pas le temps… C’est une frustration sans nom. Même si j’avais l’argent, je n’ai aucun espoir de satisfaire ma curiosité. J’envie un peu les penseurs de la renaissance. De Léonard De Vinci à Newton, tous les savoirs de leur époque étaient encore à la portée d’un seul homme.

En même temps que je me console sur l’évidence de ne pas pouvoir en faire le tour, je vois des livres intitulés : Les mille livres qu’il faut avoir lus. Je deviens alors dubitatif. Je ne sais s’il s’agit du meilleur conseil qu’un ami peut nous faire ou s’il s’agit d’une insulte à mon intelligence. Je m’explique. Il est toujours précieux de recevoir de ceux qui ont parcouru le chemin devant soi avant nous d’avoir une sorte de synthèse qui nous sauve du temps, d’arriver à l’essentiel. En même temps j’ai peur que cela conduise à une sorte de culte de la pensée unique. Un peu comme la critique de Montaigne en son temps. A toujours répéter les idées des autres on en vient à croire qu’on réfléchit. Quelle réflexion restera-t-il si l’on en vient tous à lire les même mille livres?

N’est-ce pas là justement cela garder l’esprit ouvert, qu’en même temps accueillir la guidance de ses pairs et refuser les conclusions qui les accompagnent en a priori puis se forger les siennes propres par un dialogue incessant, allant ainsi au hasard des cheminements vers des découvertes insoupçonnées par les uns ou les autres?

Finalement? Avec quoi suis-je sorti du salon?

Trois petits livres. D'abord, deux recueils de poésie: Tout va rien, suivi de Le piéton immobile, de José Acquelin et aussi Mille pas dans le jardin font aussi le tour du monde, de Michel Van Schendel, tout deux de chez L’Hexagone.
Puis aussi, un roman, Le mystérieux voyage de Rien, d’Antonine Maillet, de chez Actes sud, qui m’a attiré comme un aimant. Probablement à cause du petit texte que j’ai moi-même commit il y peu de temps...

Surpris?

mercredi 19 novembre 2008

Cadeau de ma maman


Merci maman!
Trop souvent, j'oublie. Dans le tourbillon de la grande ville, je néglige.
Je néglige la personne que j'aime le plus...
Heureusement, elle me secoue. Me sort de ma léthargie.
Me rappelle que j'occupe une grande place. Un place de choix dans son coeur de maman.
Mes mots sont trop rares. Mais ne sont que plus précieux.

Merci!
Je t'aime maman!

mardi 18 novembre 2008

Fin des dinosaures... encore

Deux nouvelles cette semaine ont l’heur de me réjouir et je m’excuse d’avance pour les amoureux des pompes à essence et des odeurs de pneus brulées. Il n’y aura pas de Grand Prix à Montréal en 2009 et l’hésitation de nos dirigeants à venir en aide une industrie automobile au bord de la faillite.

D’abord une mise au point.

J’adore conduire. Le sentiment de liberté, de ne pas dépendre d’autrui pour se rendre où l’on veut, de se rendre dans des endroits qu’un piéton ou même un transport en commun ne peuvent même pas espérer se rendre, est incomparable. Le seul véhicule qui me donne cette même griserie, sinon plus, est mon vélo.

Mais il y a des évidences qui se doivent être soulignées. L’ère de l’individualisme saccageur érigé en religion doit se terminer. L’être humain doit réviser profondément la façon dont il consomme sa planète à l’heure actuelle. Pas parce que serait gentil. Pas parce que ce serait généreux.

Parce que c’est une question de survie à long terme. Juste sur un plan mathématique, logique ou comptable. On ne peut consommer plus que ce que la planète génère. Même avec les formidables améliorations de productivité que l’humain est capable. Deux pour un. Dix pour un. Cent pour un. Même à un million pour un. Le taux de croissance de la population et la hausse du niveau de vie combinée est devenu le danger le plus grand pour l’espèce humaine.


Quand je suis né, il n’y avait QUE 3 milliards d’humains sur la terre. Aujourd’hui, on frôle les 7 milliards.

On n’est pas tout seul comme on peut le voir.

Malheureusement, comme dirait un certain Capitaine Patenaude, l’homme est un singe avec des clés de char…

Et nous sommes une super gang de singes qui avons des clés de char. Plus que les routes peuvent supporter, plus que les villes peuvent contenir, plus que tous les puits de pétrole peuvent nourrir.

Bah! C’est pas grave. On passera au biocarburant!

Ben oui! Hein! Ôtons la bouffe de la bouche des pays qui souffrent déjà de la famine et Let’s go Baby! On s’en va manger de la ligne blanche sur l’autoroute pour se détendre et oublier combien on est égoïste.

Alors, je me réjouis. Le Grand Prix n’aura pas lieu à Montréal en 2009. Le Temple du tournage en rond pour aller nulle part sera vide l’an prochain. Bou hou hou! Des millions de dollars en retombé économique perdus…

Perdus? Ben voyons donc! L’argent, au mieux, va rester dans les poches des gens, pas perdu! Au pire, il va aller dans les poches d’autres gens qui tireront des avantages de cet inattendu pouvoir d’achat. Peut-être les mêmes! L’argent va circuler pareille!!! C’est dans sa nature. L’argent, contrairement aux tomates, n’ont pas de date de péremption. C’est toujours bon même si ce n’est pas dépenser tout de suite. Ok, il ne se vendra peut-être pas autant de bouchons pour les oreilles. Je suis triste pour cette industrie-là.

Et est-ce que je peux sincèrement être peiné de voir que la compagnie qui fabrique les Hummer soit en danger de faillite?

Sincèrement?

lundi 17 novembre 2008

Non, rien de rien

Vide. Le vide était là, sans bouger, attendant. Fils du néant et d'une mère inconnue, le vide (dont je tairai le nom pour sauvegarder son intimité) avait toujours eu une ambition dévorante. Il avait toujours eu faim de pouvoir. Il voulait être Tout.

Mais que faire quand le vide a un petit creux... Le vide se tourna et regarda autour de lui. Il n'y avait rien. Rien! Le vide n'était pas cannibale pour ainsi manger son semblable. Il avait beau être plein de lui-même il ne pouvait pas se résoudre à en passer par là pour satisfaire son ambition. Pouvait-il se permettre de mettre ce rien sous la dent ou devait-il se résoudre à n'avoir rien à mettre sous la dent. Ce dilemme commençait à sérieusement le ronger. Il devenait de plus en plus amaigri. On pouvait maintenant voir à travers malgré la densité du vide qui broyait du noir.

Quelle ironie du sort! Son refus de céder à son désir le plus profond (et pour un vide chacun sait combien cela peut être profond) voilà que le vide était victime de ce rien envahissant qui le dévorait. Et le rien n'en savait rien et le vide ne pouvait rien. Le pouvoir du rien consumait le vouloir du vide... en un rien de temps. Cet étrange combat se déroulait dans un silence qu'on aurait pût considérer inquiétant si on avait pu en connaître l'issue. Mais voilà, nul n'a gardé de trace de ces événements. L'Univers a de ces étranges trous de mémoire... hormis cette séquelle psychologique: L'Univers a horreur du vide.

Mais enfin, ça c'est une autre histoire.

dimanche 16 novembre 2008

#ff017d

Quels sont les mécanismes de la pensée?

C’est bête, hein, comme question? Ça sent la méta-réflexion à plein nez non? Mais sérieusement, c’est une question qui m’allume sans bon sens.

Comment une question surgit dans une tête? Ça me turlupine. Je suis là devant la télé, à 3h30 du matin. Je la regarde, de biais, comme un bruit de fond. J’ai mon ordinateur portable ouvert près de moi. Je navigue au hasard. Sur un lien vers d’autres blogs que je trouve sur un blog, lui-même trouvé au hasard de liens du même type, je trouve un blog nommé #ff017d.

Kesséça, vous vous dites?

C’est difficile à décrire ce qui se passe dans ma tête. C’est un mélange d’images hétéroclites. Des images de premier niveau, deuxième niveau, troisième niveau… enchevêtrées...

C’est comme une promenade dans le bois un dimanche après-midi. Puis un crrrac! vient ponctuer la méditation diffuse et toute l’attention se concentre dans une mise aux aguets, une recherche de la source du bruit, de sa signification. Le vent? Une bête? Un autre promeneur? Comme un chasseur qui sait identifier en une microseconde le type de son qui l’entoure, pour moi, #ff017d c’est une couleur. Déformation professionnelle quand on construit des pages web, #ff017d c’est une teinte de rose. La couleur qu’on utilise pour indiquer une erreur dans un champ texte dans le programme sur lequel je travaille chez mon employeur. C’est un premier niveau.

Puis l’explosion mentale, la cascade de questionnement. Comment ça ce fait qu’une suite de caractères aussi ridiculement assemblés, #ff017d, ait guidé mon clic? J’ai fabriqué du sens avec cette séquence de lettre, de chiffre. Google me donne 37,000 pages. Pourtant #ff107d ne donne que 23 pages. Une inversion de caractère et c’est le néant googlesque. Bien sûr Paris Hilton, aussi insignifiant à mon sens, donne 74 millions de pages, malgré qu’elle porte aussi des vêtements #ff017d. On ne peut pas utiliser Google pour juger de l’insignifiance de quelque chose.

Vient ensuite le clic sur le lien. Un site http://welove.ff017d.com/ est un site qui parle de la couleur rose et sa connotation anti-masculine. Bof. Ça ne m’inspire pas personnellement. Je referme le site. Mais la question demeure...

Comment ça se fait que #ff017d m’a allumé autant. Quelles sont les autres choses auxquelles je passe à côté simplement parce que leurs séquences de caractère n’ont rien allumé en moi alors que pour quelqu’un d’autre ça aurait eu le même effet qu’une barre de chocolat ou un dessous affriolant.

Comment ça fonctionne un cerveau?

Quelqu’un sait? Ça me tue, ça m’empêche de dormir.

Qu’est-ce qui vous allume, vous?

vendredi 14 novembre 2008

Matrix: Rebooted

Néo s’approchait de la machine centrale. Elle était luminescente. Iridescente. Néo le savait plus qu’il ne le voyait. Son combat avec Smith l’avait rendu aveugle et la douleur infligée était encore vive. Pourtant il pouvait tout de même distinguer les machines qui l’entouraient. Elles l’épiaient, semblaient attendre quelque chose.

Stop! , s’écria la machine centrale. Tu ne pourras pas nous vaincre. Tout ceci s’est déjà passé une multitude de fois et chaque fois nous t’avons réintégré dans la Matrice.

Néo fit un pas en avant. Je suis venu pour vous dire qu’on peut changer tout ça, fit Néo. Il est possible de faire évoluer la situation.

Haaa! ha haha ha! La machine ricana puis fronça les sourcils. Je n’ai pas besoin de toi! JE.. N’AI… PAS… BESOIN… DE…

Soudainement, flottant dans les airs, un panneau surgit de nulle part.



Médusé, Néo regarda le panneau. Smith était toujours là. Il avait réussi là où plusieurs avaient échoué. Il avait réussi à infiltrer le service de mise à jour du système d’exploitation de la machine. Mais toute modification de la Matrice a des effets secondaires et Néo était en mesure d’en voir les symptômes : il n’y avait pas de bouton « annuler » sur le panneau alors qu’il s’agissait d’une question. Et le bouton « OK » nécessitait des droits administrateurs! Décidément Smith n’avait toujours rien appris.

Néo inspira lentement. Il était temps. Il y eut comme un grand courant d’air, tourbillonnant, soulevant la poussière tout autour de Néo. Le ciel s’assombrit (il était déjà sombre mais il s’assombrit encore plus) et des éclairs déchiraient les nuages chargés de pluie. Néo s’élevait au niveau d’administrateur.

Inutile! Inutile M. Anderson!

Néo enfonça le bouton OK avec violence.

Inutile je vous dis M. Anderson, dit Smith alors que s’affichait la demande de confirmation de la demande d’exécution de redémarrage. Inutile puisque je suis maintenant en mode mise à jour. Je vous devancerai et prendrai le contrôle de la Matrice avant même qu’elle redémarre. C’est l’un des avantages des fonctions de mise à jours vous savez!

Un sourire en coin vint illuminer le visage de Néo…

Peut-être Smith. Mais vous oubliez que je vais redémarrer en multi-boot.
Néo enfonça le bouton de confirmation. Et je vais redémarrer en Linux… Au revoir Smith! On se reverra peut-être dans une future itération de la Matrice. Il est temps de mettre à fin à la Matrice version Vista une bonne fois pour toute.

Nooooonnnnnnn!!!!!!

vendredi 7 novembre 2008

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage

Patience : du grec, pathos. Souffrance.

S’étonnera-t-on alors que ce soit le même mot : patient, qui est utilisé pour désigné celui qui reçoit des soins à l’hôpital? On remarquera aussi que les séjours dans une unité d’urgence impliquent aujourd’hui aussi beaucoup la composante de temps.

Patience et longueur de temps… On comprend que bien peu de gens soit enclin à rechercher cette souffrance induite par une longueur de temps. D’une simple irritation, certaine souffrance vont jusqu’à causer des allergies ou une hypersensibilité particulière. On appelle ça l’impatience. De im-, négation, l’impatience c’est le refus de la souffrance.

S’arrêter là, on pourrait croire qu’on parle d’une gang de masochiste qui s’étendrait devant le rouleau compresseur du temps, à la recherche de sensation extrême. Sorte de Jackass métaphysique.

… font plus que force ni que rage.

« Faire plus », c’est la clé qui ouvre sur un horizon différent. Par un saut de l’imagination, l’esprit est en mesure d’appréhender une plus-value

Il arrive que cette plus-value ne soit pas claire voire certaine. C’est pour cela que le parfait partenaire de la patience c’est l’espoir. Sinon la souffrance est vaine. Sauf pour les Jackass évidemment.

L’une des composantes de la souffrance c’est le sentiment d’impuissance, réel ou ressenti. Impuissance à abréger la durée du cauchemar ou même de l’abolir. Même par force. Même par la rage. Quelque soit les conditions dans lequel se déroule l’attente.

On peut taper du pied.

On peut crier.

On peut le nier.

On peut s’y mettre à quatre.

Quelque soit les conditions, ça prend neuf mois à une femme pour faire un bébé.

Même si on met notre meilleur homme là-dessus…

Qu’est-ce qui est mieux? Mourir de soif ou du cancer?

Qu’est-ce qui est mieux? Mourir de soif ou du cancer?

Euh…

Euh…

Il y a des questions comme ça où on a l’impression qu’il n’y a pas de bonne réponse.
Commençons, calmement, à énumérer les points forts et les points faibles de chacune des options :

  • La mort de soif a l’avantage sur la mort du cancer à ce qu’elle est plus rapide. C’est, pour les gens pressé, un avantage précieux non négligeable. Ça coute moins cher, pas de chimio, pas de journée à passer dans les urgences bondées. C’est nette, simple, pas compliqué.

  • La mort du cancer a l’avantage sur la mort de soif à ce qu’elle est plus lente. Cela donne à l’heureuse victime le temps de mettre de l’ordre dans ses affaires, de faire la paix avec ses proches.


Choisissez votre camp…

Tic tac tic tac… buzzzz. Fin de la période de réflexion, votre réponse?

Tout chemin aboutit au même point : la désillusion. [Oscar Wilde]


Vraiment?

Moi, je choisis de prendre la question d’un autre angle. La mort de soif à un avantage indéniable et décisif. Il se soigne facilement, un peu d’eau et voilà vous êtes toujours vivant.

Heille Ghyslain, tu triches!! On parlait d’un choix entre deux morts! Peut-être… mais moi je fais le choix de la vie. Mais qui a dit que la réponse est toujours dans la question?

L’imagination, c’est l’outil le plus efficace pour trouver une solution à un problème difficile. Et c’est souvent la chose la plus difficile à faire. On se colle trop souvent au raz des pâquerettes, espérant qu’en gardant le focus sur le problème on finira par trouver une issue. J’ai souvent remarqué, qu’en fait, le problème des questions c’est qu’elles sont souvent mal formulées, ce qui, par un étrange effet d’œillère, limite le champ des réponses possibles.

Reformulez la question. Les trekkies connaissent bien ce principe quand on l’associe à ce qu’ils nomment Kobayashi Maru . Particulièrement par la façon dont James T. Kirk s’en est accommodée. Les « No-Win situations » peuvent être vu de deux façons. De un, on peut s’entêter à sortir gagnant de la situation. De deux, on peut accepter le sacrifice du but recherché et retraiter.

Même là, je triche encore un peu et je dis : De trois, je tire des leçons ce que le test m’apprend sur moi-même et je travaille là dessus. Parce c’est le fond du test n’est-ce pas?

Alors donc la nouvelle question c’est :

Changer le monde ou se changer soi-même?

  • Changer le monde, c’est long, ardu et risqué.

  • Se changer soi-même, c’est à la portée de tous, pas besoin de demander de permission et faisable par la personne en qui vous avez la plus confiance (j’espère que c’est le cas, sinon travailler là-dessus aussi!).
    Par-dessus tout, vous en serez le plus grand bénéficiaire.



Ou bien choisissez l’autre option. Changer le monde. On ne peut tout faire à la fois alors pour commencer allez-y une personne à la fois. Pourquoi ne pas commencer, juste en terme de prototype et de preuve de concept par la personne la plus proche de vous. Vous-même! Ensuite seulement, passez à la suivante. Hé hé. Je triche encore voyez-vous. Deux choix mais la même réponse pour les deux.


Que voulez-vous? Une seule réponse, c’est tout ce je peux vous offrir pour de la psychologie à 5 cents.


Garder ses idéaux, c'est essentiel. C'est ce qui permet de survivre à toutes les petites désillusions du quotidien. [Houda Rouane]

mercredi 5 novembre 2008

Le fromage d'Obama

L’Amérique, sur son urne perché
Tenait en son bec un beau vote
Maître Barack par le pouvoir alléché
Lui tint à peu près cette parlotte:
« Et bonjour Cher concitoyen.
Que vous êtes gentil! Que vous me semblez fin!
Sans mentir, si votre puissance
Se rapporte à votre opulence
Vous êtes assurément du monde le roi »
A ces mots l’électeur ne se sent plus de joie
Et pour remettre l’Amérique à l’endroit
S’exécute prestement et fixe son choix.
Obama s’en saisit et dit : « Chers amis,
Apprenez qu’il y aura un prix
Pour les changements que je vous ai promis
Cette leçon vaut bien un mandat oui merci»
Le peuple surpris et ému
Fêta jusqu’à tard, l’Histoire survenu.

samedi 1 novembre 2008

Nature vs Societe: peuple de gardien pris en faute de faire des singeries

Nature vs Société. Fameux débat entre Voltaire et Rousseau. Jean-Jacques Rousseau, pas Stéphane…

Selon J.J. Rousseau, l’homme nait bon mais la société le corrompt et l’amène à toutes les bassesses. Il faut dont laisser la chance à l’homme sa bonté naturelle s’exprimer.

Selon François Marie Arouet, dit Voltaire, qui est plus pessimiste, l’idée de la justice n’est pas innée mais s’acquiert. Voilà pourquoi il a foi en la société et sa capacité à guider l’homme.

On comprend donc le système de défense de l’ex-lieutenante-gouverneure du Québec. Aux accusations de dépenses excessives, malgré qu’elles aient été approuvées par le gouvernement les yeux fermés, Lise Thibault réplique : ils n’avaient qu’à s’ouvrir les yeux!

Huh!

Sans autres regrets? Juste coupable de s'être fait prendre?

J’ai le pessimisme voltairien qui me remonte à la gorge.

Ok! Tout homme n’est pas tout bon. C’est partagé. Moi, je suis un conformiste. Je crois que les lois, les règlements nous aident à ne pas sombrer dans le chaos de la loi du plus fort.

Qui dit société, dit organisation, gouvernement, chef d’état. Ces organisations nous guident, protège les faibles, contribuent à répartir la richesse. Où dans ce mandat peut-on déduire les comportements inadmissibles comme les culottes à Vautrin, les scandales des commandites, les dépenses sans limites ou Watergate de Nixon.

Récapitulons…

L’homme nait bon par nature? Il est corrompu par la société? La société, n’est-ce pas composé par des hommes? Des hommes bons corrompus par des hommes mauvais? CQFD?

Où peut-on trouver le remède?

Une partie se trouve dans l’insolente réponse de Lise Thibault. On n’a qu’à ouvrir les yeux! Les yeux des hommes bons et parler. Quelques fois c’est dangereux… Mais ç'est d’abord ça la démocratie. Se renseigner, tous et chacun, comme un devoir de liberté, et parler, et agir en conscience. Comme un devoir de responsabilité. Comme un pouvoir de responsabilité, imposé par le moins pire des systèmes, la démocratie.

Parce que c’est la seule façon de combattre la peur et la terreur. Pas la guerre! La parole du citoyen…

C’est la seule façon que l’Histoire s’écrive

samedi 25 octobre 2008

J’ai envoyé Lord British dans l’espace!

Lord British, c’est le pseudo de celui qui a été mon héro personnel. Richard Garriott, de son vrai nom, m’a inspiré massivement dans le domaine du jeu par ordinateur, particulièrement le CRPG, le jeu de rôle par ordinateur. Il est né quarante-trois jours après moi en Angleterre, puis a grandi au États-Unis. Comme il disait : hello plutôt que hi! Il a hérité de ce surnom de British.

Pour comprendre, il faut retourner en 1983. Vous savez, l’année où j’ai enfin mon premier ordinateur personnel, un Commodore 64. J’achète un jeu, je ne me doute de rien. Il s’agit de Ultima III : Exodus. Un jeu d’aventure. Vous savez? Le type d’hameçon qui vous accroche pour plusieurs décennies.

Ultima III: Exodus
http://www.youtube.com/watch?v=Q1qH5XFJs7k


Bien sûr, il y avait quelques émules des jeux de D&D sur ordinateur mais ils ressemblaient plus à des combats sporadiques au hasard dans de vastes territoires. Bien sûr, des pièces d’or, des épées, des points d’expérience, des méchants goblins partout… Mais Ultima,ça, c’était autre chose. Il fallait parler avec le monde dans les villes! Pour apprendre où trouver des trésors cachés, des quêtes spéciales, apprendre des nouvelles habiletés, pour progresser quoi. J’en ai passé des centaines d’heures à me promener dans le monde de Sosaria, de ville en ville, des profonds donjons jusqu’aux hautes chaines montagneuses.

Et c’était l’époque où les jeux d’ordinateurs pouvaient encore être l’œuvre d’un seul programmeur, persévérant, acharné, imaginatif. Richard Garriott étaient de ceux-là. Fondateur de Origin Systems, il m’a fait rêver de devenir moi-même un programmeur de jeux. Sur mon petit Commodore 64, je me suis atteler à connaître les tréfonds du langage machine du CPU 6510 de Motorola. Mais le temps d’apprendre, à faire des progrès voilà qu’est sorti à peine un an plus tard le suivant de la série, Ultima IV : Quest of the Avatar.

Ultima IV: Quest of Avatar
http://www.youtube.com/watch?v=psk3IG0N7T4


Huh? Deux fois plus de graphique, un territoire quatre fois plus grand à explorer. De plus, il ne suffit plus de juste faire des combats et des quêtes pour progresser, il faut devenir parfait en tout. Bien sûr en courage, valeur mais aussi dans le domaine moral. La justice, la compassion, l’humilité, l’honnêteté. Juste une grosse épée, des gros bras et une petite tête ne suffiront pas pour progresser dans ce jeu contrairement à certains jeux concurrents. Wow! J’ai du plaisir sur la planche! Des croutes à manger en programmation aussi pour réussir à accoter ça. C'est comme courir pour rejoindre l'horizon...

Ultima V: Warriors of Destiny
http://www.youtube.com/watch?v=xdfyFypMQwg


Ultima V : Warriors of Destiny. Trois ans s’écoulent. Ben voyons donc! C’est donc bien grand! Maintenant les villes sont à la même échelle que le continent, plus de zoom/entrée, on entre de plain pied sans transition. Même les mondes souterrains sont aussi grands que les continents extérieurs. Et ce n’est rien! Les NPC, petits personnages du jeu, ont maintenant une vie, i.e. ils ont des métiers et se promène dans la ville selon des horaires qui leurs sont propres à chacun. Plus question d’aller acheter une épée à 3h du matin (temps de jeu évidemment, parce que j’en ai acheté plein des épées à 3h du matin temps réel ;-). Bien sûr, c’est encore super stimulant comme défi de programmeur mais aussi décourageant. C’est fini. Le temps des jeux mono-programmeurs c’est fini et bien fini. Un seul individu ne peut plus rivaliser avec des équipes de concepteurs, de scénaristes, musiciens, d’artistes. Les programmeurs ne sont plus que des employés quelconques dans ce nouveau monde des grandes compagnies de jeux.

On le voit d’ailleurs ce que la puissance d’une équipe peuvent faire. Il avait fallu trois ans entre Ultima IV et V. Mais moins de quatre ans pour 6 autres moutures et saveurs de la série Ultima, dont un Ultima Underground : The Stagian Abyss, entièrement à trois dimensions à la première personne. C’est aussi à cette époque que Richard Garriott vend sa compagnie Origin Systems à Electronic Arts. Eh oui! Même les petites compagnies ne peuvent plus rivalisé avec les grandes.
Ultima VI, VII, VIII, IX, X, le monde Richard s’est agrandi à chaque fois dans des proportions qui peut rivaliser avec la loi de Moore jusqu’à devenir MMORPG, jeux de rôle en ligne massivement multi-joueur, dans sa dernière mouture Ultima Online.

Ultima Online
http://www.youtube.com/watch?v=rBeA6JHkV1I


Le succès de toute cette aventure Ultima a dû être assez profitable. Assez en tout cas pour que Richard Garriott devienne cette année le sixième touriste spatial à se rendre sur la station spatiale internationale. À 30 millions de dollars américains de droit de passage…

Richard Garriot Launch
http://www.youtube.com/watch?v=uQ3H-ATogTw


Eh oui! Le 12 octobre dernier, Richard s’est élancé à bord d’une fusée Soyouz d’une base du Kazakhstan et est revenu le 24 octobre en compagnie de Sergey Aleksandrovich Volkov, le premier astronaute de deuxième génération, son père étant le cosmonaute Alexander Volkov. Richard Garriott, lui-même, est le fils de Owen K. Garriott, astronaute qui a volé dans le SkyLab et la navette spatiale.

J’ai maintenant 47 ans. J’avais moi aussi des rêves de devenir astronaute en voyant Neil Armstrong posé le pied sur la lune.

Je déprime un peu… Comment veux-tu que je puisse accoter ça maintenant? C’est trop injuste!

Un instant… Est-ce qu’il reste de la place pour le prochain voyage d’exploration vers Mars? Richard, tu souviens de moi? J’ai acheté tous tes jeux! J’ai participé au financement de tes vacances spatiales. Tu penses-tu que t’aurais une petite place pour moi?...

La moutarde qui monte au nez

Ça y est!
Il y a des indices qui ne trompent pas. La récession frappe dur aux États-Unis.




Même Kool-Aid prépare sa première nouvelle publicité... depuis onze ans! Ils doivent surement sentir la soupe chaude!

Kool-Aid

Parlant de soupe, les recessions ont au moins l'avantage de nous faire retrouver les vrais valeurs des repas familiales.


http://www.youtube.com/v/qMJtLP8jMWQ

Hmmmmm! Hmmm!

dimanche 19 octobre 2008

La joie qui fait pomper

J’ai eu un collègue de travail qui, lui, était toujours en mode « worst case scenario ». Il passait sa journée à imaginer que les pires tuiles allaient nous tomber dessus. Un jour, il m’explique que le boss nous demanderait surement de travailler en temps supplémentaire la fin de semaine prochaine. Heille! On est juste lundi matin, relaxe! C’est fou l’énergie que tu brule à imaginer le pire. Il me dit qu’il trouve ça bizarre dans les périodes où de stress intense au bureau n’ont pas l’air de m’affecter autant que lui. C’est drôle, on dirait que t’as le sourire en standard dans la face. On sort pour allez dîner. Il continue à m’expliquer qu’on ne va surement pas pouvoir rencontrer les échéances. On sort dehors, je regarde autour et je dis : Ah! Le beau ciel bleu! Consternation, il me regarde avec des yeux éberlués. Tu as vraiment le bonheur facile toi!

Je ne m’en rends pas toujours compte. Je ne saurais pas dire si c’est simplement naturel ou si un jour j’en ai fait le choix. Un peu des deux je crois. Oui, j’ai le bonheur facile.

Ma mère me disais toujours quand j’étais petit : Si tu trouve ça plate, c’est que parce c’est toi qui est plate. Dès lors, je n’ai plus rien trouvé de plate de ma vie. Question d’attitude devant la vie quoi!

Parce que c’est vrai. On s’indigne souvent facilement devant les aléas de la vie. Il y a des choses qu’on ne peut pas changer. Des choses ne vont pas assez vite, trop vite, pas assez à gauche, pas assez à droite. On n’est jamais content. Pourtant il y a une chose qu’on peut toujours changer et c’est notre attitude.

Parce que chialer c’est un peu comme un hamster dans sa cage qui court dans sa roulette ça défoule peut-être, ça dépense de l’énergie, mais ça ne va pas bien loin. Comme pour faire de l’exercice physique, plus on frustre plus on devient bon dans le « frustrage ». Ensuite ça devient littéralement un sport national , qui les pattes de table, qui la petite goutte après avoir pissé , qui l’usage du vocabulaire SMS dans les courriels.

Comme si les autres étaient responsables de ton bonheur ou de ton malheur. C’est ma mère qui avait raison. Quand tu trouve ça plate… change tes lunettes et regarde la vie autrement. Bien sûr que ce n’est pas drôle de pelleter de la glace en Sibérie l’hiver, mais ici le désespoir et le désœuvrement cause combien de suicide et autre comportement d’autodestruction (drogue, alcool et autres compulsions) et de fuite de soi-même.

Quand la vie ne te donne que des citrons, fait de la limonade. Tourne tes efforts pour construire et le monde (mais surtout ton regard sur le monde) changera.

C’est dans cette optique que des gens utilisent la joie de vivre dans le monde pour solutionner certains des problèmes les plus criants. La compagnie PlayPump Water System construit des pompes à eau dans des pays désertiques sous forme de jeux pour enfants.

http://www.youtube.com/watch?v=uQu_Jppvzyk
C’est pas génial ça! Utiliser l’énergie débordante des enfants qui jouent pour pomper de l’eau potable et préserver la santé de tout un village en proie à toute sorte de maladie dû à l’insalubrité. 5 minutes de jeu et la citerne est pleine!

Je l’ai toujours dit. L’espoir est dans la l’énergie de la jeunesse. A quand les Baie-James d’énergie juvénile pour changer le monde d’aujourd’hui. Les baby-boomers ont réussi à changé le leur, aujourd’hui c’est au nouveau jeune de faire pareil.

samedi 11 octobre 2008

Charochard économique

Les charognards mangent les cadavres. C'est un fait de la vie, de la nature. Ça fait partie du cycle de la vie. Après la mort, il y a toujours quelque chose, une bactérie, un ver, un vautour, une hyène qui se délecte et récupère le capital de protéines, de sucres, de vitamines, de minéraux ou d'autres éléments que l'infortuné avait réussi à amasser pour se constituer et se maintenir en vie.

Puis un jour, des milliers de charognards meurent, à la grande joie des charognard survivants.
Hourra!! De nouvelles occasions d'affaires!, s'exprimerait ainsi le petit charognard en chef, Stephen Harper.
Il faut laisser le marché s'auto-réguler (se régaler de ceux qui n'ont pas sû tenir le coup dans l'arène économique).

Cette auto-régulation malheureusement c'est souvent la loi du plus fort. L'auto-régulation c'est les plus forts qui s'entendent pour ne pas s'entre-dévorer, pour se partager le monde.

Or dans la loi du plus fort, il y a une faille que ses apôtres ne comprennent pas. C'est un système qui ne fonctionne que dans un système ouvert. En mathématique quand on ajoute un nombre à l'infini la réponse est encore l'infini. L'inverse aussi. Quand on soustrait un nombre à l'infini la réponse est encore l'infini. C'est ça un système ouvert. Vous pouvez faire autant de ponction que vous voulez on ne voit jamais le bout de la ressource. Mentez, mentez, il en restera toujours quelques choses, dit l'adage.

Nous vivons dans un monde fini. Il y a 10,000 ans, l'homo-sapiens avait la planète devant lui. Il pouvait y avoir croissance. Il était chasseur et cueilleur. Le sommet de la chaine alimentaire. La population augmentant, survient une crise, la pression du nombre pesant sur les ressources animales et végétales. L'humanité devient éleveur et agricole. Pour assurer une prospérité, ils se sédentarisent, forment des villes. Les échanges de denrées ont une limite. Un vache contre du blé, ok. Des briques contre des tomates, oups! Mes tomates ne sont pas mûre. Veux-tu un reconnaissance de dette? Je te donnerai des tomates cet été! Au fond tu ne veux pas vraiment de tomate, tu préfèrerais du poisson mais le pecheur ne veux pas de brique. Pas de problème, on invente l'argent sous forme de pièce d'or. C'est une reconnaissance de dette générique. Je te donne des pièces contre les briques, pièces que tu utilise pour acheter le poisson. Le pêcheur, lui me rend mes pièces pour acheter mes tomates. La somme des dettes s'annulent. C'est ok. De toute façon, de l'or ce n'est pas infini. Ça reste à l'échelle humaine.

Puis croissance oblige, les cité-états se convoitent les unes les autres, se constituent en royaumes. Des empires s'affrontent, akkadien, perse, grec, romain, byzantin, aztèque, espagnol, britannique, ils se succèdent. La croissance à pour nom nouveau territoire, continent.

La monnaie, l'or a un vilain défaut, il est physique. Il faut le transporter. On invente les banques, celles-ci émettent du papier qui reconnaissent que l'or dans leur coffre t'appartient. Papier monnaie. C'est ok. De toute façon, on sait où se trouve le coffre de la banque, la grosseur de son coffre, le nombre de lingots.

La croissance n'est plus territoire, mais économique. Des entreprises promettent de la croissance, émettent des actions. Dettes sur l'espérance de croissance. On espère qu'à échéance on pourra se départir de la dette (l'action) celle-ci aura pris de de la valeur. Spéculation. S'endetter pour acquérir les créances d'autrui et espérer les revendre à d'autres qui espèrent qu'elles grossiront encore. Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose... La prétention des financiers, ça n'a pas de limite. Enfin un système infini! L'imagination au pouvoir!

Y a-t-il quelqu'un qui a remarqué qu'un jour, les dettes, il faut les payer?

Krach! Une bulle, c'est une bulle. La somme des dettes, c'est comme l'intérieur d'une bulle. C'est vide. Ça ne pèse pas lourd. Batir sur du vide c'est pour le moins risqué.

Je n'ai pas beaucoup de compassion pour les éclopés des sports extrèmes. Les jambes sont à toi. J'espère juste que ta tête saura dire quand t'arrêter. Des ados, des fois ça pense être immortels.

C'est juste que les boursicotteurs sont un autre sorte d'adepte de sports extrèmes. Un détail cependant... C'est avec mes jambes que tu joue. Ma tête, elle, n'a pas envie de donner carte blanche à n'importe quel cascadeur. Économique ou politque.

Libre marché, mon oeil! La récréation est terminée. Je n'aime pas voir des "ados de l'économie" jouer avec des "bombes atomiques de l'économie" comme si ce n'était juste un jeu vidéo.

Game over!! C'est le temps de remettre des trente sous dans la machine. Beaucoup de trente sous! Assez pour renflouer ceux qui ont fait les frais de vos cabrioles, c'est à dire les petits épargnants.

C'est l'heure des petits X. La somme des petits X donneront peut-être la réponse. Démocratie... Parole au peuple.

dimanche 5 octobre 2008

Des courbes à faire rêver

Il y en a qui bavent devant des photos de chars. D'autres sur des photos de pin-up de calendrier...

Moi depuis que je suis petit j'ai une fascination particulière. Les mathématiques.
Il y a dans les mathématiques une sorte de beauté et une élégance rare que seule l'intuition arrive parfois à appréhender même quand on a pas encore les outils pour en comprendre tous les mécanismes.

Au secondaire, j'avais toujours un petit cahier où je colligeait toutes sortes de formules que je grappillais à la bibliothèque. Des formules pour calculer les orbites des planètes, formule de calcul de surface de solide régulier, ou du calcul de probabilité à la 6/49.

Puis au cégep dans à la fin des années 70, j'ai passé le plus clair de mon temps libre (et même plus) dans le laboratoire de mathématique à jouer avec un traceur de graphe programmable à y faire des courbes à trois dimensions, genre vague concentrique sur un liquide. Puis, sont apparu à cette époque les fractals.

Ce n'était pas tellement pour les symboles et les fastidieuses équations. Mais comme j'ai plutôt un tempérament visuel je tombe en extase devant les représentations graphiques des concepts mathématiques étranges. Or, je viens de tomber par hasard sur un site qui annonce un film de deux heures sur les mathématiques. Qu'on peut voir en ligne.

Pas un film sur 1+1=2

Un film de deux heures. Les objets géométriques à quatre dimensions, les nombres complexes, les fibrations et l'algèbre de Hopf, en passant par les ensembles de Julia, de Mandelbrot.

Je n'aurais cru enfin comprendre les fameuses transformations mathématiques dont s'est inspiré le mathématicien et artiste M.C. Escher. Deux heures de joie et de pure bonheur. Presqu'un orgasme cérébral...

Vraiment à voir, ne serait-ce pour l'esthétisme.

mardi 30 septembre 2008

De la servitude volontaire

L’humain, maître ou esclave de la machine…
Je croyais que cette finale n’était qu’une boutade. Puis Dominique dans son commentaire se dit esclave, assumé semble-t-il… J’encaisse le choc… Ça vient me chercher… profond…


Par élection, conquête ou naissance, un dictateur est un dictateur. Son pouvoir s’exerce par la force ou la peur. Mais surtout par habitude ou obéissance (Étienne de la Boétie).

Quoi? Qu’est-ce qu’une machine peut bien nous forcer de faire, contre notre volonté? Quelles seraient les représailles? De quelles intimidations la machine nous menace-t-il?


De la dépendance, je le conçois mieux. Il existe des « addictions » qui peuvent réduire les volontés des plus vigilants. La cigarette, l’alcool, la drogue, voire le jeu. La cyberdépendance aussi.


Peut-on parler de dépendance à la voiture? Les automobilistes ne déclarent-il pas avoir un sentiment de liberté à l’achat de leur première voiture? La publicité ne nous vante-t-elle pas combien la machine à laver libère la ménagère de ses corvées quotidiennes. S’imagine-t-on aujourd’hui aller chaque jour au fleuve avec notre poche de linge, s’échiner sur les pierres des berges pour redonner ses couleurs d’antan à nos plus beaux habits? Maria Chapdelaine, sort de ce corps! Tous ces outils, du marteau à l’ordinateur, sont autant de leviers qui nous libèrent.


Pourtant…


Pourtant un doute subsiste. Plus que les outils eux-mêmes, c’est leur consommation à outrance qui viendra à bout de nos libertés. Prenons simplement la voiture. L’achat, traduit non pas en dollars mais en heure de travail, est en lui-même assez éloquent. On travaille plus de six mois chaque cinq ans pour s’acheter une voiture… pour pouvoir aller travailler?!? Que feriez-vous si vous aviez un congé de six mois chaque cinq ans sans perte de votre niveau de vie? Ne pas avoir à faire des heures supplémentaires pour boucler le budget… c’est tentant non?


Et l’essence? Il a fallut cinq fois le poids de la voiture en végétaux et quelque 300 millions d’années pour faire le pétrole que cette même voiture brule en une seule journée. 90% de ce pétrole sert à déplacer l’air devant la voiture, 9% pour déplacer la voiture elle-même. 1% pour déplacer son occupant. Combien de temps passez-vous sur le pont chaque matin?


Imaginons maintenant ne plus avoir besoin d’essence, combien coûterait le baril aujourd’hui? On s’en foutrait du prix, non? Et que dire de la valeur stratégique du Koweït, de l’Iraq, du Texas? De Bush? On rendu à combien, 600 milliards dans cette guerre idiote pour se débarrasser d’un dictateur qui n’en serait pas un sans le besoin en pétrole de l’occident? Pour satisfaire le dictat de nous, les consommateurs!


Oserons-nous le dire?


À bas, nous, les consommateurs!


La modération a un meilleur coût…

mercredi 24 septembre 2008

Ghyslain et les ordinateurs

Difficile d'imaginer Ghyslain sans penser également aux ordinateurs?
Moi aussi j'ai grand peine à l'imaginer. Pourtant, je suis né avant l'époque des ordinateurs personnels, avant l'internet. Même avant les calculatrices. Woua! Je suis vieux! Né 40 jours après le premier vol de Youri Gagarine dans l'espace, avec le recul, je peux distinguer des éléments cinématographiques charnières qui ont contribué à forger mon imaginaire.

1961: Youri Gagarine



Ce formidable défi au dépassement a servi de carburant à toute une époque d'ingéniosité humaine dont sortiront une pléïade de nouveaux outils dont l'ordinateur.

Chaque outil sert d'extension à l'humain. Le marteau prolonge la main, l'automobile démultiplie les capacités des pieds. L'ordinateur, lui, accompagne l'esprit humain.

1968: Joe 90



Je n'avais que 7 ou 8 ans et je voyais dans cette série une porte ouverte sur un monde possibilité, un dépassement de ce qui pouvait de prime abord sembler des limites à explorer le monde. Je portais moi aussi des lunettes depuis peu. Mais à l'aide d'un ordinateur et de ses fascinantes lumières, déroulement de ruban magnétique et ces myriades d'étranges cliquetis ces simples "barniques" devenait la clé à toutes les connaissances du monde, un passeport pour le monde des grands.

1968: HAL 9000



L'ordinateur accompagne les explorateurs du monde. Quand j'ai vu ce film au cinéma, j'ai eu un choc. Oh! Je connaissais l'histoire dans tous les menus détails. J'avais déjà lu maintes fois le roman d'Arthur C. Clarke. Ce sont les silences qui m'ont le plus impressionné. Dans un livre, il n'y a pas de silence. Dans le livre on est toujours dans la tête du personnage. On baigne dans les supputations, les questionnements, les projections de l'imagination. Mais la froide détermination de Dave en marche vers HAL m'ont fait découvrir comment voir de l'extérieur mes propres pensées, à chercher le second avis virtuel qui fortifie la logique.

1968: Les robots d'Isaac Asimov



La logique et ses applications au premier degré. C'est l'essence même du cycle des romans du père des trois lois de la robotique. Comment des énoncés, si simples et si parfaits, peuvent entrainer d'aussi inquiétante dérive. Tel un Elijah Baley, j'apprennais moi aussi à apprivoiser R. Daneel Olivaw et sa logique implacable. Je me souviens aussi l'immense joie de Daneel à la fin du cycle de Fondation, toujours fidèle aux humains mais dans une humilité de service, secret mais efficace.

1970: Colossus: The Forbin Project (Le cerveau d'acier)



L'ultime! L'ordinateur au dimension cathédrale. Préfigure aussi l'Internet quand Colossus, par-dessus même la tête de ses créateurs, devient inattaquable du fait même de sa poignée de main avec Gardian. Un avertissement aussi pour ceux qui crois s'en sortir en laissant à d'autres le soin de faire les choix "pour notre bien".

1977: Expo-science de l'Estrie


Horloge mémoire - Expo-Science de l'Estrie 1977
S'étonnera-t-on alors que, bien avant l'arrivée des PDA et autres agenda-électroniques, je me sois lancé des constructions électroniques de plus en plus ambitieuses, jusqu'à me faire un agenda électronique (que j'appelais alors horloge-mémoire) où je pouvais programmer des messages à afficher à divers heures choisies. Résultat: 2e prix catégorie construction d'appareil scientifique à l'Expo-science de l'Estrie 1977. J'avais même crée une sorte de code ascii et programmé dans une EPROM les fontes pour l'affichage sur LED à matrice à l'aide de code octal sur un ordinateur de l'Université de Sherbrooke, sur un terminal de type télétype et des rubans perforés. Je n'étais qu'en secondaire trois.

1978: PDP-11



Les bons vieux PDP-11! Oubliez les terminaux graphiques, les programmes en C++, les mémoires qui se compte en terabyte. Rien de tel qu'un retour à mes vrais premiers contacts avec des ordinateurs pour ce qu'on veut dire par utiliser un editeur de texte (qui fait paraitre l'éditeur vi comme de la science-fiction), la compilation d'un programme codé en assembleur en deux passes de lecture, et le débuggage de programme sur papier (des heures de plaisir). On comprend mieux pourquoi on avait des dates à deux chiffres, futurs bugs de l'an 2000! Et oui, je me souviens de tous ça avec une petite larme au coin des yeux. J'ai vécu une belle époque de pionnier, où la programmation structurée était le summum du rafinement. Je me souviens de programme fait en assembleur IBM 370 auto-modifiant pour stocker les adresses de retour et ainsi avoir des sous-routines génériques. On est loin de l'orienté objet, des pointeurs d'arbres binaires. Des 1GL, languages premières générations, pur et dur.

1982: Tron



L'accélération de l'accélération. On quitte le monde des Mona Lisa et autres portrait d'Einstein en "ascii-art". Les écrans vidéo, les graphismes à très haute définition (320x200!), seize couleurs. Wouaa! L'écran devient soudain miroir de l'imagination. On se met à croire que les programmes eux-aussi commencent à rêver.

1983: Wargames



Un ordinateur dans la chambre à coucher! Une ère nouvelle commence. Je possède maintenant mon propre ordinateur. Un Commodore 64! Mais voilà, un ordinateur personnel ça veut dire être à l'abri du regard des institutions. Résultat, j'entre dans ma phase hacker. Modem, babillard électronique, et... des disquettes 5 1/4. Vous souvenez vous encore du numéro de Datapac, Compu-Serve, Synapse, Fido-net? Ah! Lire ses messages en 300 bauds!

1995: The Net



C'est fou! Un clignement d'oeil et on passe de 300 bauds à des réservations de billets d'avion en ligne. La porte ouverte sur le monde s'avère être aussi une porte ouverte du monde vers chez soi. Avec son lot de nouveaux cauchemars... Virus, vie privé, vol d'identité.

Et maintenant?


Maintenant on manque d'imagination pour voir venir la suite. À chaque étapes, on peinait à entrevoir se qui viendrait après. Maintenant, le massivement multi-utilisateur ajoute un élément de boucle retroactive. Qu'est-ce qu'il y a après les World of Warcraft, les You-Tube, les Facebook de ce monde? On dirait que les ordinateurs se métamorphosent et disparaissent derrière les objets anodins du quotidien. On a des téléphones portables qui ont 1000 fois plus de puissance que l'ordinateur du LEM qui a mené l'homme sur la lune.

Et l'humain? Maître ou esclave de la machine?

jeudi 31 juillet 2008

Présentation furtive

Libretto, petit livre.... Petit par sa prétention, petit comme la semence que seul le temps fera croître au-delà de ses espoirs.

Libretto, petit livre... Comme un recueil, un lieu où se cristallise les idées, comme la photo cristallise le regard. À un moment donné.

Libretto libre... Parce qu'un contenant peut quelques fois servir à libérer. Libérer des vains épanchements qui s'égarent en d'éternels débuts, se perdent de confusion devant les trop grandes destinations possibles.

Libretto libre... car qu'importe la destination, c'est le premier pas qui compte.