| One small step for a man, one giant leap for the mankind… J’avais huit ans. C’était l’été, il faisait chaud. Avec mes parents, nous faisions du camping le Tivoli près de Deauville. Puis mon père nous ramène en vitesse à la maison. Je comprend à peine ce qui se passe. On est en vacances, près de la nature ou mieux près de la piscine du camping, pourquoi retourne-t-on à la maison pour “regarder la télé”? J’ai beau être jeune, je comprend qu’on n’était pas seulement pressé sur la route; la radio nous le rappelait tout le long du trajet, nous allons être en retard avec de l’Histoire en direct. À la radio, on entend la plus étrange émission qu’on puisse imaginer. Des voix débitent des nombres, des statuts, des indications… mais surtout des longs silences, plein de statique, ponctué à toutes les minutes par le désormais classique “BIP!” “Houston, Tranquility base here, the Eagle has landed!” Ça, je l’ai entendu à la radio, en direct. Je n’étais plus sur mon siège, mais debout, accroché au dos du siège de mon père dans la volkswagen bleu, en route vers la maison. Un mélange d’émotions, d’excitation et d’ébahissement. J’étais un peu déçu de ne pas voir l’atterrissage. J’ai su plus tard que de toute façon il n’y avait pas d’image “de l’atterrissage” puisqu’il n’y avait pas de caméra sur la lune pour filmer ça en direct. C’est vraiment l’idée d’être vraiment les premiers quelque part. |
Qu’à cela ne tienne, à la maison, devant la télé, il n’y avait toujours pas eu d’image de la lune si ce n’est que les “visualisations d’artiste”, petits example en animation de comment ça devait se passer sur la lune si tout allait bien. Le professeur Jacques Lebrun, qui présentait la météo à tous les jours avec son tableau et son crayon feutre, était propulsé spécialiste scientifique de l’époque au Québec. Il est devenu un héro personnel et j’ai encore chez moi dans ma bibliothèque son livre, que j’ai dévoré littéralement de centaine de fois.
Puis soudain, à la télé, ça y est. Des images en direct de la lune. Du noir, du gris, mais surtout beaucoup de flou. Neil Armstrong est sorti avec l’avance sur l’horaire prévu, décide d’inverser avec la période de repos prévu. Après tout même après un voyage éreintant on ne peut s’empêcher de vouloir aller faire un tour des environs pour voir un peu le paysage. Mais évidemment tout est plus compliqué sur la lune, et ce n’est qu’après une préparation de six heures qu’il est possible de sortir “prendre l’air”.
One small step for a man... One giant leap for the mankind...
Le 20 juillet 1969 a été un moment fort de ma vie. Je n’ai jamais cessez de m’intéresser à l’aventure spatiale depuis. Oh il y a bien sûr la navette spatiale et la station internationale mais il me semble que l’aventure avec un grand A est un peu au point mort. Beaucoup d’avancées techniques sans contredit. Douze hommes seulement ont marché sur la lune il y a 40 ans. Les derniers en 1972, il y a 37 ans!
Je n’aurais jamais cru devoir attendre aussi longtemps pour voir la suite. Malgré les détracteurs qui considèrent qu’on doive dépenser l’argent ailleurs, j’ai toujours considérer que ces argents ont rapporté beaucoup plus que les coûts. A l’origine, il y a la miniaturisation électronique qui ont conduit aux ordinateurs d’aujourd’hui, puissant, omniprésent. Le poids et volume étant les défis les plus difficiles à surmonter pour se rendre sur la lune. Sans compter les satellites météo, les cellulaires, le système GPS.
Maintenant, il me semble justement que les défis climatiques inspireraient les avancées à atteindre. Pas pour fuir la planète comme on pourrait le penser de prime abord. Pour mieux vivre sur la Terre. Apprendre à vivre dans un système clos, au ressource de l’environnement limité où le recyclage à 100% est une condition obligatoire pour survivre. C’est le genre de technologie que j’attend de ces nouvelles missions. Imaginer ne plus avoir besoin de prélever autant de ressource de la nature sur terre, contrôler ses déchets. Diminuer l’empreinte de l’Homme sur la planète pour assurer notre survie sur cette planète. Ça, ça serait une intéressante retombée des recherches aérospatiales en cherchant à bâtir des établissements permanent sur la si stérile lune.
En l’an 2020…
Encore onze ans! Je vais avoir 60 ans à ce moment là!
A croire que c’est vrai que dans l’espace, le temps ne va pas à la même vitesse…
Il y a deux semaines, j’écrivais sur ma journée passée dans le vieux=port de Montréal et ce que m’inspirait l’étonnante densité des automobiles sur la rue St-Paul, dans le vieux-Montréal. Je l’avoue, je ne suis pas tellement l’actualité, mais j’ai eu le plaisir de lire dans un des petits journaux qui traine dans les autobus qu’une résolution a été voté dans l’arrondissement Ville-Marie mardi dernier pour transformer la rue St-Paul en rue piétonnière pour deux semaines cet été, et ce du 17 juillet au 3 août. Hourra! Triple hourra! Mon blog n’a surement pas ce type d’influence mais je suis heureux que d’autres personnes aient aussi la même sensibilité tant qu’à la pertinence de libérer un peu le vieux-Montréal de l’emprise automobile. D’ailleurs un sondage indique que 83% des gens serait favorable à la piétonisation de la rue St-Paul. Étonnamment, c’est plus partagé chez les commerçants. Seulement la moitié. Certains avancent qu’ils craignent une chute de l’achalandage de leur commerce par le fait que les promeneurs marchant au centre de la rue voient moins bien les vitrines, ni n’entendent la musique. Au point même de penser fermer leur porte! C’est drôle mais moi je croyais plutôt que l’éloignement de quelques pieds permet justement de voir le commerce, les affiches, le type et le nom du commerce. Quand je marche le long d’une rue à la recherche d’un bon petit resto je suis toujours attiré par ceux que je vois de l’autre côté de la rue, pas ceux dont je passe “sous l’enseigne principale” sans les voir parce qu’au dessus de ma tête. Faut croire que je n’ai pas l’esprit commerçant. Je pense ambiance, eux pensent efficacité. Pourtant, le fait de pouvoir avoir quelques terrasses bondées de gens serait surement le meilleur moyen d’attirer la clientèle. Tout comme une terrasse vide repousse à coup sûr les plus braves qui osent être les premiers à oser s’attabler. Ok. Une terrasse n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant pour les galeries d’art. De toute façon ce n’est pas ce tronçon là qui sera piétonnier. Espérons, pour le projet pilote de cet été, qu’il ne pleuve pas ces deux semaines là…
Samedi, c’était le paradis. Une température record qui dépasse les 25°Celsius, un soleil radieux, en pleine fin de semaine en plus… Le paradis quoi. Je ne vais quand même pas rester prostré chez moi. Quoi de mieux pour inaugurer un temps qui ressemble à un temps de vacances que d’aller se promener dans ce que je considère une petit bijou de Montréal: le vieux port. Comme prévu, c’est foule! Je suis comme tout le monde, j’aime la vue, la promenade, la température. J’aime les bains de foule, entendre les accents étrangers des touristes, ralentir le pas pour ne pas faire exprès pour passer “dans la photo” du petit couple qui veut un souvenir de cette journée mémorable. Oh, bien sûr, tout n’est pas tout à fait au rendez-vous. Par exemple, le bassin du marché Bonsecours est vide. Pas de pédalo, de baigneur du dimanche. Après tout, ce n’est pas encore tout à fait la saison. Avril c’est un petit peu tôt pour les joies de l’eau. Ça ne fait que souligner le côté exceptionnel de la journée. Fin de la petite histoire jolie… Parce que chaque fois que je me rend dans le secteur de vieux port, je suis constamment ahuri par l’absurde densité de voitures qui circulent sur la rue St-Paul. Conçue depuis 1673 du temps de la Nouvelle-France, et dont l’élaboration n’a surement pas prévu l’aberrante gourmandise d’espace des voitures du 20e siècle. Qu’est-ce qui peut bien se passer dans la tête de ces automobilistes quand ils décident de passer par cette rue. Bien sûr, il y a là plein de restaurants typiques, de galeries d’art recherchées. Y a-t-il quelqu’un qui peut me dire, sans rire, en me regardant dans les yeux, qu’il croyait être en mesure de trouver un stationnement libre dans cette rue? Une rue si étroite qu’un conducteur doué d’une patience infinie qui ayant réussi à se garer après moult contorsions mécaniques bloque la circulation au moins cinq minutes rien qu’à essayer d’ouvrir sa portière. Hey! La rue n’a que vingt pieds de large! Moins que mon entrée de cours! Qu’est-ce que vous foutez là avec vos voitures! Pouvez-vous me le dire? Allez circuler ailleurs! N’êtes vous donc pas capable de même imaginer votre capacité à vous stationner au Quai de l’Horloge, au Quai King-Edward ou sur St-Antoine et marcher sur 200 mètres? Pourquoi là? Rêvez-vous en secret de transformer le restaurant Steak Frite en drive-in ou quoi? Moi quand je vais en ville, j’y vais en autobus ou en métro. Même du temps où j’avais une voiture! Il ne me serait même pas venu à l’idée de descendre plus bas que la rue Sherbrooke avec ma voiture. En bas de cela, c’est sacré! C’est un bijou de patrimoine! On me rétorque: Sauf que moi c’est pas pareil. J’habite en banlieue, je ne peux qu’en même pas marcher depuis le mont St-Hilaire ou de St-Jérôme pour aller veiller en ville? Moi, c’est pas pareil, je ne vais quand même pas transporter mes bagages sur mon dos toute la journée. Moi, c’est pas pareil, avec les enfants c’est mieux de se stationner près de là où je veux passer la journée. Handicapé va! On jurerait que vos voitures sont des chaises roulantes pour incapable de marcher plus de 100 mètres d’une seule traite sans que le cœur ne flanche, ou quelque chose dans le genre… Ouais… Moi c’est pas pareil. Oui justement vous êtes tous pareils. Justement vous avez eu la même idée en même temps la même journée d’aller vous jouer “au jeu de l’heure de pointe” avec votre bagnole sur une rue de 20 pieds de large, pleine de touristes qui ont plus envie de voir passer des calèches, de faire du lèche-vitrine la caméra en bandoulière que de se faire klaxonner quand ils traversent nonchalamment en riant. Il me semble que cette rue là devrait être une rue piétonnière. A la limite, réservée au possesseur de vignette, et pas seulement pour stationner, pour circuler point. De toute façon, la vitesse moyenne de tous véhicules sur cette rue là ne doit surement pas dépasser les 10 km/h. De toutes façon derrière une calèche… Passer par n’importe quels autres routes alternatives doit être une amélioration de 500% sur le temps de trajet. Il devrait y avoir des quartiers où c’est tous les jours des journées sans ma voiture. Il faut quelques fois avoir le courage de déconstruire ce qui avait pourtant fait la fierté d’autant, ce qui était une ode à la gloire à la voiture. Comme à Séoul en 2002, le maire décida de déconstruire une autoroute urbaine qui avait pris 20 ans à construire et qui accommodait 160,000 voitures chaque jours et la reconvertir en rivière et parc sillonnant la ville. Pourquoi pas des gondoles dans le Vieux-Montréal en plus des calèches… Pas juste des tramways… Enfin, une ville nord américaine qui, vraiment, ne serait pas pareil!
Des fois, la vie a ses petits secrets pour remettre à sa place ceux qui se pense fin. Elle nous lance des défis tout en sachant que se sera peine perdu, tout ne restera qu’une profonde énigme. Jeudi, j’écrivais sur mes réflexions sur ma façon de rechercher les causes des choses. Or vendredi, un vendredi ordinaire, je vais diner près du bureau. Pas beaucoup de temps, je vais au plus près et le plus près c’est le restaurant du Zellers situé dans le complexe de centre d’achat où se trouve également mon bureau. En traversant le stationnement, un éclair de lumière attire mon attention. Un reflet lumineux par terre… Je me penche et je trouve une pièce de monnaie. Whoua! Deux jours de suite! La veille j’avais trouvé un dix sous par terre. Vieux réflexe, “cenne de luck” comme on disait quand j’étais petit, je la ramasse. Mais là, c’est spécial. Ce n’est pas un sous canadien, ni même américain. C’est tout léger, en aluminium, presqu’un jeton tellement c’est bizarre. D’habitude on repère facilement l’origine d’une pièce de monnaie en lisant simplement dessus. Mais là, euh… Ok! Je devine quand même que c’est asiatique. De retour à la maison, je me met à rechercher sur internet. Mais rechercher quoi? Mon clavier n’a pas ces caractères là! Je cherche “monnaie asiatique”… Des sites de finances, des banques… rien avec des images (hormis des graphiques d’indice boursier, et en descente ces temps-ci). Bon, je change ma recherche sur Google. Je me dis qu’un photo m’aiderais bien plus. Je clique sur Google Images et inspiré, comme un parfait bilingue, je tape “asian coin” et je tombe la-dessus. Juste en bas à gauche une petite image pâlotte qui ressemble à ma pièce et ça dit: one yen coin. Yes! J’ai ma réponse. Sauf que… Qu’est-ce que ça faisait là? Un stationnement d’un Zellers où il n’y a que des vieilles anglaises qui jouent au bingo les mardis soirs au restaurant. Ce n’est qu’en même pas le quartier international du centre-ville de Montréal quand même. Qui donc se promène avec des un yen dans ses poches, ici au Québec, dans l’ouest de Montréal. Moi je fais le ménage de mes poches à chaque soir et je met dans un bol toutes les pièces plus petites que le vingt-cinq sous par ce je trouve que ça m’encombre. Et je suis là, avec ma question. sans espoir d’une réponse… Et vlan pour ma capacité à trouver des réponses… Je pense que je ne deviendrai jamais un journaliste d’enquête. Énigme…
Si on prenait le temps, des fois, on se rendrait compte qu’il ne suffit pas toujours d’appliquer la première solution qu’on trouve pour régler les problèmes de tous les jours. Un soir, cet hiver, alors que je sortais du bureau, j’ai glissé et je me suis retrouvé par terre. Que voulez-vous? Une ampoule était grillée et je n’avais pu voir où je mettais les pieds, causant ma chute. Solution? Simple, remplacer l’ampoule ou partir du travail plus tôt à la faveur de la lumière du jour. Ok, ok, je ne peux quand même pas finir de travailler à 15h durant l’hiver juste pour ne pas trébucher quand je marche. Mon patron n’aimerais pas ça. C’est plus simple de changer l’ampoule… N’importe qui d’autre ne chercherait pas d’autres solutions n’est-ce pas? Après tout, changer l’ampoule m’aurait permis de voir le rond de glace sur le trottoir; c’est bien suffisant. Attendez! Le problème n’est pas l’absence de lumière mais le rond de glace! Aha! Je devrais mettre des bottes avec des crampons à la place. Même sans lumière je ne trébucherais pas. Bien mieux non? Après tout c’est l’hiver non? Non. mieux! Je vais mettre du sel dans l’entrée devant la porte. Fini la glace! Sauf que ce midi il n’y avait pas de glace, il me semble… Alors que je regardais la flaque d’eau un midi j’ai soudain un froid dans le dos. Ben voyons! J’ai la tête et le dos mouillé? Je regarde en l’air. Tiens il y a des gouttes d’eau qui tombent du surplomb au dessus de la porte. Voilà donc la source de ce qui cause la flaque d’eau qui gèle aussitôt le soir venu. On pourrait bien installer une gouttière. Ça, ça commence à ressembler à une solution un peu plus permanente. Quelque chose de sérieux enfin! Y a de quoi être fier de soi! Après tout, il y en a qui se contenterait simplement de mettre du sel, jour après jour, devant la porte. Un instant… j’y pense… Comment ça se fait que la neige sur le surplomb fond comme ça si vite même si la température n’a pas dépassé le point de congélation depuis des jours? Dans mon métier, la programmation, je passe mes journées à réfléchir à la cause des choses. Parce que je suis loin d’être parfait et que les solutions que j’imagine sont, ou imparfaite, ou incomplète, des problèmes, des “bugs” surviennent de temps à autre dans les programmes que j’écris. Et les symptômes de ces bugs sont quelques fois loin d’être évident. Une validation défaillante, une configuration incomplète et booum! trois mois plus tard, une combinaison d’actions non prévues effectuées par un utilisateur se transforme en bizarrerie, un dysfonctionnement ou carrément un plantage en règle. Ça prend un persévérance particulière pour ne pas s’arrêter au sens littéral d’un message d’erreur et de creuser pour trouver la cause première. Sinon on ne fait que masquer le problème, voire pelleter en avant. Sinon, quand on s’y en attendra plus, le problème va resurgir de plus belle. “Coudonc? On l’avait pas réglé ce problème là?” D’où la nécessité d’exercer sa capacité à se poser des questions, d’aller au-delà des simples causes, de faire des rapprochements pas évident. Dans mon bureau, il y a un thermostat. Vous savez? Un petit appareil qui régule le fonctionnement d’une chaufferette grâce à un capteur qui mesure la température ambiante. Or il semble que, suite à des changements de position d’un mur, consécutif à la succession de locataire, chacun réaménageant les divisions, le thermostat se soit retrouvé du mauvais côté du mur, c’est à dire que les chaufferettes ne sont pas dans la même pièce que le thermostat. Comme le thermostat est dans une pièce où un grande fenêtre laisse entrer le soleil. Pour compenser, la climatisation refroidi cette pièce (un autre senseur contrôle la circulation d’air). Or le thermostat réagit à ces baisses de température et contrebalance. Enfin, c’est ce qu’il croit et la température augmente dans l’autre pièce. Ce combat entre climatisation et chauffage, par pièce interposée a un “tout petit” inconvénient… Il surchauffe le mur donnant sur l’extérieur et l’isolation étant déficient la chaleur va vers l’extérieur… Devinez où? Le surplomb au dessus de la porte d’entrée (nous sommes au deuxième étage), faisant ainsi fondre la neige les jours de grand soleil sous zéro! Certains jours, les gouttes forment même un stalagmite de glace devant la porte. Ça empêche la porte de se fermer correctement, laissant encore plus de chaleur sortir. Boucle rétroactive positive… Hé hé! Je suis fort à ce jeu là. Toute cette dépense d’énergie inutile, ce n’est pas bon pour l’environnement. On est tellement gourmand en énergie. Oh, je n’irai pas jusqu’à dire que mon petit thermostat est la cause de notre dépendance au pétrole et de la guerre en Irak… Quoique… Ça énerve surement le propriétaire d’avoir à subir des hausses de coût en matière de chauffage de la bâtisse. Lui, en terme de solution n’a pas dépassé le niveau “grosse poignée de sel chaque jour devant la porte”. Pas étonnant qu’il veuille augmenter le loyer, que mon patron refuse l’augmentation, qu’il veuille déménager et que j’aie à me trouver un jour un autre appartement. Pourtant, un petit coup de tournevis… Hop! Le thermostat pourrait se retrouver de l’autre côté du mur… Ça couterait… rien… rien pantoute! Ce sont parfois la somme de toutes nos petites négligences qui noircissent nos horizons. Heureusement! Il y a des gens qui ont le regard qui porte plus loin que d’autres…. Ouais! Je suis vraiment fort à ce jeu là…
Le printemps est une période d’une joyeuseté merveilleuse. On est sorti de l’enfermement des glaces, des manteaux et des bottes et on n’est pas encore dans le lourd règne du soleil de l’été et de ses facteurs humidex. La première promenade à vélo de la saison, c’est comme une déclaration d’indépendance. Une borne placée pour rogner un bout du territoire sur la saison morte qui nous a tenu sous son joug blanc et paralysant. J’ai la chance de vivre à un coin de rue de la rivière des Prairies alors un coup de pompe pour gonfler mes pneus, un coup de pédale et je me retrouve près de l’eau à contempler les ébats des canards qui marchent sur les franges de glace qui résistent encore sur les berges. Ces berges de glace, soumis aux forces érodantes des eaux gonflées du printemps, se fissurent et forment des canyons caractéristiques. Je connais un géographe de mes amis qui serait bien content du type de regard que m’inspire cette nature en perpétuel changement. A l’image de la tectonique des plaques qui fissure les plaques continentales sous l’effet du magma interne, les glaces subissent la même pression et de longues fissures crevassent le couvert neigeux, prémisses d’une dérive prochaine vers le fleuve tumultueux. | Puis au gré des vents et des courants, les iles de glaces s’évadent et se laissent dériver. Ces géants de glace, autrefois si contraignant, perdent pied et lâche prise sous le regard du soleil éclatant. Cette année point d’embâcle sur la rivière qui inquièterait les riverains. Juste un ballet de cristaux blancs qui paresseusement s’en vont. | Et la lumière. La lumière qui a fait tant défaut l’hiver durant se remet à briller. Un soleil, deux soleils. Des milliers d’éclats qui se reflètent partout, éblouissant, perçant, chatoyant. Et le calme, bercé d’une légère brise fraîche, s’impose. Même si le silence est perturbé par le cri des oiseaux ou celui des enfants qui jouent à se faire peur dans le parc. Un coin de paradis auquel on serait tenté de croire… si ce n’était d’un visiteur importun, rouillé et incongru, qui profite de se moment de la journée pour déménager ses pénates et aller mourir ailleurs. Bref rappel de la réalité de la proximité de la civilisation, je me remet en route. J’étais tout de même parti faire un tour de vélo. Histoire de me dérouiller moi-même les muscles d’une saison d’inactivité chronique. Mais voilà, la piste, elle, n’est pas encore libre des glaces comme sa voisine, la route liquide. Elle ne bénéficie pas du regard ardent du soleil ni de la pression souterraine de l’eau. Elle prendra un peu plus de temps donc pour laisser passer les promeneurs sur deux roues. Ce n’est que partie remise. On n’est même pas encore en avril et j’ai déjà sorti mon vélo. C’est déjà bien mieux que l’an passé. Je suis très heureux. J’ai déjà ma victoire…
Voilà une phrase que tous et chacun on prononce de temps en temps. Quand sous la pression, on voit que l’Autre, celui à qui s’adresse l’accusation, ne semble pas avoir le même sentiment d’urgence que soit. C’est une phrase assassine, qui blesse plus qu’elle ne renoue le dialogue ou ravive la motivation. J’ai toujours été du style généreux. Attentif au besoin des gens. Quand je vois qu’une tâche est répétitive, facilement sujette aux erreurs d’inattention, je me précipite sur mon ordinateur pour chercher des moyens de l’automatiser. Parce que je n’arrive pas à comprendre des gens qui s’évertuent à retaper de longues commandes plutôt que de faire des copier-coller ou mieux le merveilleux drag&drop. Parce que je ne comprends pas qu’avec les centaines de mots de passe avec lesquels il faut travailler chaque jour dans mon domaine il y a des gens qui s’entêtent à ne pas les noter quelque part, un endroit sûr; vous savez, le genre de mot de passe qu’on utilise qu’une fois par trois ans pour renouveler une licence quelconque mais qui le moment venu disparait de votre mémoire. Je suis comme ça. Je fais des scripts, des outils divers. Oh des fois ce n’est pas grand-chose, l’outil en lui-même n’a rien du super-méga-machin qui fait tout et même le café. Juste le genre ouvre-boîte, pratique, même pas électrique. Juste un petit bout de métal qui a la bonne forme, adapté à sa fonction. Quand dans le fond des bois tu n’a qu’une boîte de conserve pour te nourrir mais que tu n’as pas ce petit outil, super-simple, mais qui t’épargne bien des efforts, tu perds ton temps à taper dessus avec une pierre et tu te retrouve avec de la purée. J’aime la simplicité. Je n’ai pas tellement pas le style Linux, avec ses commandes ésotériques. Est-ce qu’il faut un « --r :3 » ou bien un « /Td » au bout de la commande? Beurk! Épargnez à mon cerveau d’avoir à retenir des informations aussi insipides et aliénantes que ça! Y-a-tu juste moi qui fait de quoi icitte? Cette phrase-là, je me le suis fait servir cette semaine… À propos d’un courriel auquel j’ai oublié de donner suite dans le tourbillon des milliers de choses auquel il faut donner suite. Un avis demandé mais qui nécessitait quand même réflexion et qui ne pouvait pas être répondu sur le champ. Puis le tourbillon fait perdre de vue… Y-a-tu juste moi qui fait de quoi icitte? Je bouille, je fulmine. Cette remarque, pourtant servi ad nauseam, à la limite de la caricature, cette remarque cette semaine m’a transpercé le cœur comme une injustice, une absence de reconnaissance du travail accompli. Une remarque suite à l’oubli d’un feedback pour améliorer l’usage l’un des outils que J’AI FAIT. Un outil que j’ai fait sur mon temps personnel, de chez moi, de ma propre initiative. Un outil qui a fait sauver des milliers de dollars de temps d’employé, qui a standardisé la mise à jour de notre logiciel chez nos clients, qui a haussé la qualité d’implantation, qui a sauvé la mise pour les subventions de R&D dans une année particulièrement creuse en projet admissible. Y-a-tu juste moi qui fait de quoi icitte? J’enrage… J’ai failli explosé… Moi aussi, certain jour, j’ai l’impression d’être un « one-man army ». Moi aussi, certain jour, j’ai l’impression de vivre avec des gens qui n’ont pas d’oreille pour les changements de façon de faire. Si on était des machines on pourrait se télécharger des nouvelles procédures en une microseconde, aller d’un même pas dans la même direction. Fini les frustrations de la communication. Pourtant c’est justement la multiplicité de point de vue et le choc des idées qui fait avancer les choses. Mais la multiplicité de point de vue, c’est aussi la solitude quand on n’arrive pas à communiquer sa motivation. On peut mener son cheval à l’abreuvoir mais on ne peut pas le forcer à boire. Ni à voir selon notre point de vue. Moi quand je frustre. J’écris un outil… ou je marche. C’est plus constructif que de me plaindre de l’immobilisme ambiant. Est-ce que je frustre souvent? Si j’en juge par l’ampleur de ma librairie d’outils… pas mal… Puis faudrait que je m’achète des souliers aussi, mes semelles sont complètement fini…
Ah! J’ai toujours une sorte de surexcitation qui m’envahit quand je pense à cette période de mon adolescence. C’est sûr que j’irai faire un tour au biodôme en fin de semaine pour aller voir les kiosques à la finale régionale de l’Expo-science. Quand je regarde comment c’est passé la période d’adolescence de gens qui m’entourent j’ai toujours l’impression d’avoir été un extra-terrestre. Il y en a qui ont passé leur temps à faire du sport, d’autre à essayer de se trouver des combines pour être toujours sur le party. J’en ai connu qui ont passé leur temps à jouer à des jeux de rôles, Donjons et Dragons et associés. Certains ont passé leur temps dans la rue, à faire des mauvais coups. Des choses normales quoi. Moi, rien de tout ça. Ce qui, moi, m’a accroché complètement ce sont les clubs de sciences. La première fois, c’était en secondaire 2. A la polyvalente Leber (aujourd’hui nommé polyvalente de La Montée), il y avait le TNS, temps non-structuré. C’était des périodes à nos horaires, sans cours, mais où l’on pouvait participer à divers activités parascolaire. De la simple étude ou période de rattrapage, mais aussi des activités diverses reliées ou non à des cours. Je me souviens qu’après le cours d’initiation aux sciences physiques où on avait fait des expériences sur l’électrolyse de l’eau, mon professeur Bertrand Thibault m’avait invité à venir à période de TNS dont il était le responsable. J’avoue que je m’y était bien amusé à faire toutes sortes de variantes d’électrolyse. D’abord pour faire des bulles de gaz, oxygène, hydrogène, chlore mais ensuite pour faire des placages de nickel en se servant de vieux 5 cents comme électrodes (attention c’est illégal de détruire de la monnaie). Puis j’ai voulu faire des placages de chrome. Comme on avait pas de composé de chrome se prêtant bien au placage, nous avons dû d’abord prendre deux composés chimiques pour faire du chromate de potassium et alors en faire l’électrolyse et faire un beau placage chromé. Je dis beau, c’est assez exagéré car la clé que j’avais plaquée en chrome était inutilisable vu que le placage était loin d’être uniforme. C’était plus proche de la branche de sapin avec toutes ses aiguilles et très friables si vous voyez ce que je veux dire. Inutilisable comme résultat. Mais quand la piqure de la science te prend… En connaissez-vous beaucoup, vous, des étudiants qui passent tout leur temps libre à la bibliothèque à feuilleter Encyclopedia Britannica pour trouver des formules chimiques pour fabriquer du cyanure de cuivre à partir de l’oxygénation d’une solution de cyanure de potassium et de ruban cuivre? C’est ainsi que j’ai participé à la première Expo-science de l’Estrie en 1975, avec mon projet de galvanoplastie (placage de métaux par méthode d’électrolyse). Avec un simple invitation à aller plus loin que l’expérience d’électrolyse de l’eau, mon professeur Bertrand Thibault a été un véritable mentor et accompagnateur de ma curiosité naturelle. C’est une denrée rare, un professeur qui a l’air aussi curieux que toi et qui fait aussi des expériences hors-programme dans la réserve de matériel scientifique pendant les pauses. Il m’a conduit ainsi de la chimie à la biologie, puis à l’électronique et l’informatique. Il m’a fait rencontrer des profs du cégep et de l’Université de Sherbrooke pour voir la faisabilité des plans électroniques que je dessinais. J’avais grâce à lui une carte pour emprunter des livres à la bibliothèque des sciences pures et appliquées de l’université alors que je n’étais qu’en secondaire 4. C’est là que j’ai utilisé un terminal pour entrer des données en octal sur un ruban perforé pour programmer un circuit de mémoire EPROM pour mon projet d’horloge-mémoire, avec lequel j’ai gagné le premier prix de construction d’appareil scientifique à l’expo-science en 1978. Si je suis programmeur aujourd’hui je le dois très certainement à cette première impulsion qui a allumé chez moi un feu qui ne s’éteint pas. Comment voulez-vous que ça s’éteigne? Tous mes amis faisait partis du club de sciences. J’ai passé tout mon secondaire avec des gens qui construisaient leur télescope, qui construisaient des moteurs linéaires à induction magnétique, des réacteurs à propulsion ionique, à disséquer des rats, à cultiver des bactéries ou à construire des mini-fusées avec des instruments de mesure météo. C’était ça mon “ordinaire”. Alors quand on me demande ce que j’écoutais comme musique quand j’étais jeune je réponds simplement que la musique ça c’était l’autre gang, la gang de la radio étudiante. Nous, on était trop occupé à démonter des oscilloscopes et à scruter des encyclopédies. De toute façon, c’était silence obligatoire à la bibliothèque…
Février s’éteint… Je dis « s’éteint » car c’est le mois le plus court, comme les jours d’hiver eux aussi sont trop court. Le mois s’éteint donc. Parce que j’aime les pieds de nez que permet la langue poétique et j’aime à penser qu’elle aussi, la noirceur de l’hiver s’éteint aussi à son tour pour faire place à de plus en plus de lumière. Mais au-delà du grand noir qui surplombe nos vies les soirs de février, mon regard se porte tout naturellement vers les lumières du ciel. La lune en est au premier croissant. Je ne peux m’empêcher de sourire en la voyant car à l’approche de l’horizon la lune ressemble à un sourire. Un sourire si éclatant que le reste autour est sans importance. Je souris car il me vient immanquablement la même image. C’est l’histoire du chat dans Alice au pays des merveilles. Le chat nargue Alice en disparaissant à tout bout de champ. Le chat disparait mais reste toujours son sourire. La lune n’est pas seule dans le ciel ce soir. Elle vient de dépasser sa mystérieuse collègue Vénus. Étoile du soir, espoir… Vénus et la lune, Galilée le premier l’avait découvert avec son télescope, ont tout deux des phases. Croissant de lune et croissant de Vénus allant de concert dans le ciel. Mais la lune plus pressée n’attendra pas sa voisine et courra le ciel pour devenir pleine à nouveau. Étoile du matin, chagrin… C’est le seul moment où je trouve la vie injuste. Aimer autant l’astronomie et à la fois être myope. Myope c’est ne pas bien voir de loin. L’astronomie c’est l’étude des objets… lointains. Amour impossible direz-vous. C’est le lot de l’astronomie, particulièrement par l’histoire des constellations, d’illustrer les amours impossibles. L’histoire d’ Orion ou de Cassiopée par exemple…
Petit questionnaire trouvé au hasard de mes lecturesÀ quel âge avez-vous commencé à programmer?J’ai écrit mon premier programme à l’âge de 15 ans en secondaire 3. Comment avez-vous commencé à programmer?C’était au cours de mathématique. J’aurais pu commencer l’année précédente mais ça ne m’intéressait pas encore à ce moment là. Surprenant n’est-ce pas? Il y avait un vieux terminal à papier thermique et un modem acoustique qu’on branchait ministère de l’Éducation de l’époque. Chaque fois qu’on était en avance sur nos apprentissages nous avions la permission d’expérimenter et d’apprendre à programmer. Quel a été votre premier langage?Le premier langage que j’ai appris est le Basic. Le bon vieux Basic, rien de visuel comme aujourd’hui, avec une capacité d’édition limité du code source. Pour corriger une ligne on la retapais avec le même numéro de ligne pour remplacer et de nombreuse commande RENUM pour renuméroter les lignes si par malheur il ne restait plus d’espace entre deux numéros de ligne pour en insérer de nouvelles. Ah! Des variables à une seule lettre, toutes globales, pas de fonction juste des GOSUB. Et énormément, énormément de GOTO! Quel est le premier vrai programme que vous avez écrit?Définissez vrai programme! Mon premier programme complet était un jeux de roulette de casino. 22, rouge, pair et passe! Je me souviens avoir dû le découper en deux parce que la section « Comment jouer » était devenue trop grande pour la quantité de mémoire disponible. Les jeux sont toujours une puissante motivation pour programmer. Quels sont les langages que vous avez utilisés depuis que vous avez commencé à programmer?Wow! Quelle question! J’ai fait plusieurs programmes en Basic évidement, puis APL, COBOL, FORTRAN, RPG (berk!), PASCAL, Forth, C, C++, Logo, JCL, SPSS, COMAL, Langage machine pour micro-processeur 6502, 6510, 8080, Zilog-80, 8086, Assembleur IBM-360, PDP-11/70 et enfin HTML, JavaScript, ASP, CSS, PHP, C#, Ladder Logic, PL/SQL, XQuery, XSLT. Désolé, pas de LISP, PL/I, ADA, ni de Java (honte à moi) ou Perl. Quel a été votre premier mandat professionnel de programmation?La première fois a été au cégep, au département d’expérimentation pédagogique, pour un emploi d’été. J’ai écrit un programme pour facilité la correction d’examen par ordinateur. C’était une sorte d’interface interactive d’entrée de donnée et qui refilait ensuite les informations formatées pour un programme en lot à être exécuté à distance. Cependant, le premier programme que j’ai écrit pour quelqu’un d’autre que moi ou d’un ami était un programme d’inventaire de stock que j’ai écrit « à la volée » directement sur le comptoir d’un Radio-Shack, sur un TRS-80 Model 1. Je n’ai pas été payé pour ce programme là, je voulais simplement que le vendeur me laisse tranquille car il trouvait que je passait vraiment « trop de temps à taponner » sur l’ordinateur sans jamais acheter quoi que ce soit. Si vous saviez ce vous vous savez maintenant, est-ce que vous auriez commencé à programmer?Et comment! Je suis vraiment fait pour programmer. C’est la chose la plus satisfaisante que j’ai jamais fais de ma vie. C’est comme un match entre toi et la machine. En fait, c’est plus un défi à soi-même de logique et de persévérance. Un jeu mental au règle claire. Ça passe ou ça plante. S’il y a une chose que vous avez appris durant toutes ces années que vous vous voudriez dire aux nouveaux développeurs, qu’est-ce que cela serait?Ne pensez jamais que vous en savez assez. Lisez du code. Lisez le code de grand programmeur. Écrivez du code. Écrivez des programmes qui génère du code. Écrivez des outils qui vous aide à voir le portrait complet, à voir les détails. Écrivez des super-outils qui travailles avec les outils que vous avez fait. Apprenez comment, couche par-dessus couche, les choses collaborent entre-elles. Ouvrez les boîtes noires, regardez à l’intérieur, dessous, derrière, les à côté du code. Découvrez comment ça marche. N’arrêtez jamais d’apprendre. Quelle est la chose la plus amusante que vous ayez... programmé?C’est moins une chose spécifique qu’un mode de pensée. Programmer un outil qui vous sert ensuite de levier pour faire autre chose. C’est comme construire un moule, puis de mouler un outil comme un marteau et s’en servir pour bâtir une maison. Vous connaissez les secrets les plus intimes de votre outil, ce qu’il peut faire, et plus encore, avoir des projets pour continuer à l’améliorer. Au cégep, il y avait un générateur de labyrinthe qui était très populaire parmi les étudiants. Un jour j’ai décidé d’écrire un programme capable résoudre le labyrinthe à partir de la sortie du générateur. Un véritable expérimentation sur la récursivité. Il y avait aussi un portrait d’Einstein en Ascii-Art. J’ai voulu en imprimer des versions géantes mais je détestais l’aspect d’escalier carré qui en résultait. J’ai alors essayer d’écrire un programme qui faisait une sorte d’anticrénelage pour assouplir l’agrandissement même pour des affiches de dix pieds par dix pieds. Et les maths! J'ai fais un programme qui calculait tous les chiffres de 2 13071 - 1. Je soupçonnais à l'époque que ça pouvais être un nombre premier et je cherchais à démontrer. En français, j'avais un rapport à remettre et je l'avais tapé sur l'ordinateur mais l'imprimante coupais les mots à 80 caractères par ligne. J'ai alors écrit un petit programme pour découper les mots selon les syllabes à partir de seulement une quinzaine de règle. Ab-so-lu-ment! C'était en 1978, bien avant les traitements de texte. C'est évidemment sans compter mon fidèle Commodore 64... Des heures et des heures et des heures et des heures...
Février. C’est un petit mois court mais qui nous met face à ces petites décisions qui façonnent des composantes importantes de la vie. Comme ce petit avis de mon propriétaire qui m’annonce que mon loyer va être augmenté à compter de juillet prochain. Vais-je, oui ou non, renouveler mon bail? Y a-t-il une période plus ingrate que février pour prendre ce genre de décision? Évidemment, si c’était l’appartement de mes rêves la réponse serait instantané. Une augmentation d’un pourcent par année? C’est sans problème, voyons. Mais voilà, il y a d’autres éléments à prendre en compte. Depuis huit ans que je suis à Montréal, je suis toujours dans des demi-sous-sols. Je commence à en avoir assez du manque de lumière. Et février, euh, c’est justement le moment de l’année où je commence vraiment à en avoir marre du manque de lumière. Deuxième éléments, je n’ai pas de voiture depuis cinq ans. C’est un choix que j’assume très bien. Même que c’est le fait de vivre à Montréal qui m’a convaincu sinon de l’absence de nécessité, au moins de la charge d’avoir une voiture « à nourrir ». Coût d’utilisation de la voiture, cauchemar du stationnement (je n’ai pas de garage), pneu d’hiver et grattage de vitre, frisson garanti avant que la chaufferette fasse son office. Encore là février est un mois qui permet d’apprécier ma décision de ne pas avoir de voiture. Mais voilà, j’habite à Cartierville et je travaille à Pointe-Claire. 20 kilomètres et 1 heure à transférer dans quatre autobus de la STM chaque matin. Même chose au retour. Là aussi, je comme à en avoir un peu marre. Ça ressemble fort à un appel du large, comme on dit. C’est écrit sur les murs que la solution est de déménager plus près de mon travail. Je serais ainsi de retour chez moi plus de bonne heure après le travail, me permettant d’avoir une vie en dehors du travail. J'en ai assez de souper à huit heures le soir. Parce qu'avoir une vie c’est un principe de base auquel je ne saurais accepter de compromis. Car si je travaille pour vivre, si je ne vis pas… pourquoi travailler? Contrairement à des gens que je connais, mon travail n’est pas le centre de ma vie. Il est de l’ordre du moyen, pas de la fin. Mais il y a un hic! Mon employeur a la bougeotte. Encore plus que moi. En huit ans je n’ai eu que deux loyers. Mon employeur, lui, quatre. Et lui aussi a reçu son avis d’augmentation de loyer qu’il a déjà dit avoir l’intention de refuser. Me voilà finalement bien embêté. Déménager d’accord mais où? Je vais devoir donner ma réponse à mon propriétaire avant de savoir où mon employeur déménage. Je ne suis pas assez gambler. Je veux me rapprocher, mais de où finalement? Un, je ne veux pas déménager dans un quartier sans église catholique francophone à proximité. Non négociable. Et c’est une denrée assez rare dans l’ouest de l’île. Cela ne me laisse qu’assez peu de quartier cible. Deux, le système d’autobus dans l’ouest de l’île est assez rudimentaire. Rien à voir avec la densité ou la fréquence auquel on est habitué dans l’est ou le centre-ville. Pas de 6, 8 ou 12 minutes. Plutôt des 30, 35 voire 45 minutes. Si on n’a pas de transfert à faire, ce n’est pas un problème. Juste à connaître l’horaire de passage du prochain bus. Avoir des transferts à faire dans ces conditions, ce serait ridicule. Sans compter le nombre d’autobus qui n’ont que des horaires dit d’heure de pointe. Avec les horaires de travail atypique que je connais en informatique ce n’est surement pas viable. Je ne me rapprocherai pas de mon travail si ce faisant ça me prend le même temps pour m’y rendre qu’avant. L’ouest de l’île a été conçu pour des automobilistes. On a qu’à compter le nombre de rue sans trottoir pour s’en convaincre. Et je n’achèterai pas à nouveau une voiture pour aller travailler. Ce serait d’un ridicule consommé : déménager dans un quartier pour me rapprocher du travail, doubler quasiment le prix du loyer, puis dépenser 4000$ par année pour une voiture parce que le système d’autobus y est déficient. Travailler pour me payer une voiture pour aller travailler? Assez vicié comme conclusion. Oui, je suis bien embêté. Je pense que je vais encore rester ici une autre année. J’aime mon quartier finalement. Peut-être qu'en m'achetant une caisse d'orange de la Floride j'aurai ma dose de soleil... Ou bien mon employeur va déménager près de chez moi (on peut rêver!) Après on se demandera pourquoi j’ai horreur des mois de février!
Est-ce que poster un article par courriel à un journal peut être assimilé à l’action de franchir la ligne de piquetage? Question intéressante n’est-ce pas? On a beau parler de Web 2.0, de blogosphère, de journalisme citoyen, on peut dire qu’on est encore qu’à l’aube de la transformation que l’internet continue opérer sur la société et les gens qui la constituent. Tout comme l’australopithèque, qui a réussi à inventer le feu (où plus précisément à le maitriser à volonté) il y a 1.4 millions d’années, ne pouvait imaginer que ce geste conduirait au cancer du poumon, à la bombe d’Hiroshima, ou les premiers pas de l’Homme sur la lune, on ne peut imaginer comment l’élimination de la nécessité de continuité physique ou temporel dans les activités humaines vont bouleverser toute la conception des relations humaines. En effet, il n’y a pas si longtemps, l’impossibilité de l’ubiquité pour tout être humain, i.e. ne pas pouvoir être à deux endroits en même temps, pouvait représenter une défense valable en justice. C’est le concept de l’alibi. « Je ne peux avoir volé votre argent chez vous puisque j’étais ailleurs à ce moment-là! » Pourtant, aujourd’hui on sait qu’on peut pirater à distance un ordinateur contenant de l’information de crédit sensible et s’en servir à l’autre bout de la planète la microseconde plus tard. On appelle ça la télé-fraude. Un ordinateur et son contenu, c’est privé. La ligne de téléphone c’est privé. Un ordinateur qui utilise une ligne téléphonique pour contacter un autre ordinateur, c’est l’internet et c’est public. Étrange non? Deux ordinateurs qui utilisent l’internet, public, qui font du partage de fichier, communément appelé P2P (ou Poste à Poste), c’est considéré privé mais Bell se réserve le droit de limiter la bande passante de cette communication. Régulation d’une communication privée dans un espace public. Pourtant, la navigation de page web en zone sécurisé (https) aussi c’est une communication privée dans un espace public mais la bande passante n’est pas restreinte. Même si la communication sécurisée sert à télécharger des fichiers privés, d’un poste à l’autre. ?!? Étrange. Faire une marche de protestation dans les rues de Montréal avec une cagoule serait interdite mais on peut faire des commentaires haineux dans un blog sous le couvert de l’anonymat. Hum! Saviez-vous que vous ne pouvez envoyer un courriel avec une clé d’encryptions de plus grande que 56 bits à l’extérieur de l’Amérique sans que ce ne soit considéré comme un acte d’espionnage voire un acte de guerre? Le Journal de Montréal est en lockout mais ça n’empêche pas l’ancien premier ministre Bernard Landry de continuer à y écrire des articles, lui qui en 1977 a voté la loi anti-scab, une loi formidable selon ses propres commentaires. Bien qu’il n’est pas « physiquement » travaillé dans l’enceinte de l’entreprise, ça ressemble bien en une activité de scab ça. Attention M. Landry! Il y a des pentes suspectes à voir venir... Le web, les courriels, l’internet dans son entier est en train de défier les règles de la société. Nous vivons maintenant dans un monde où liberté d’expression côtoie un monde où d’un même geste on bafoue les droits d’auteurs. On est en train de changer le monde où l'on vit. On va avoir besoin des gens d’imagination bientôt si on ne veut pas que cette liberté chérie ne devienne chaos ou dictature électronique.
Extrait de Ruy Blas de Victor Hugo, acte III scène II[Ruy Blas, survenant.]Bon appétit, messieurs! [Tous se retournent. Silence de surprise et d’inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.]Ô ministres intègres! Conseillers vertueux! Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison! Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure, l’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure! Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts que remplir votre poche et vous enfuir après! Soyez flétris, devant votre pays qui tombe, fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe! --- La vie est une pièce de théâtre ne trouvez-vous pas? Et comme au théâtre, les tombées de rideau entre les actes sont toujours dramatiques. Surtout quand cela se traduit par des pertes d’emplois. Aux États-Unis, en novembre et décembre combiné, on dépasse déjà le million d’emplois supprimés par le secteur privé. Le double de ce que les analystes prévoyaient. Remarquez que les analystes ne prévoyaient pas de crise non plus pas plus tard que l’an passé. Juillet 2007
« L'industrie financière a connu de véritables révolutions depuis la fin des années 1990 : sa résistance aux retournements de tendance s'est améliorée, réduisant les risques de système. Le danger d'une explosion financière, et donc le besoin de régulation, n'est peut-être pas si grand qu'on ne le pense. » http://www.lesechos.fr/info/analyses/4604227.htm?xtor=RSS-2054
Bon. Mais comme au théâtre, tous n’ont pas le premier rôle et certains s’en tirent même avec plus leur cote part. Véritable prime à l’incompétence, voilà que les dirigeants de grandes institutions bancaires se sont vu offrir des primes de « séparations » évaluées à 18 milliards $US. Bien qu’issues de négociation d’embauche bien légitime, ces primes ont un goût amer pour les contribuables qui doivent pourtant par leurs impôts renflouer ces mêmes institutions. Il me semble que dans des cas aussi patent d’échec, on pourrait surement être en droit de s’assurer qu’on ne trouverait pas de vices dans ces clauses de contrats d’embauche. Si ces primes visent à attirer les meilleurs à ces postes de prestige, on ne peut surement pas prétendre que ces candidats, à posteriori, aient vraiment correspondus aux profils attendus. Eussent-t-ils été les meilleurs qu’on ne serait surement pas dans cette situation là à l’heure qu’il est, non? On verra si Obama, qui qualifie ces primes « de honteux », saura être à la hauteur de ses admirateurs et agira avec les mains libres, et ce même en dépit du succès de financement qu’il a obtenu pour supporter son élection. Qui sait entre l’opinion publique et la voix (lire argent!) de ses commanditaires prévaudra, le match des conflits d’intérêts risque d’être intéressant. Moi, j’engagerais bien un avocat pour examiner les failles de ces clauses d’embauche à ces postes de prestige. Payé sur un pourcentage des primes, indument versées, récupérées, je suis sûr que je pourrais trouver le meilleur…
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