dimanche 28 mars 2010

C’est évident, voyons!

Un jour, je vais dans un petit restaurant du Vieux-Montréal. Histoire de faire changement, de jouer un peu au touriste. À la fin du repas, le serveur me demande  si je veux un café. Oui, oui, merci.

Puis, le café terminé, j’attend.

Le serveur se repointe. Encore du café? Non, non, merci.

J’attend.

J’attend.

C’est bête non? J’attend comme ça une bonne demi-heure. Je me tortille, tapote des doigts, jette des regards vers le serveur.

Puis je me tanne, je me lève et je vais à la caisse. Le serveur sort sa facture, enfin, je paye et je m’en vais.

C’est qu’il attendait, lui, que je me lève pour me présenter la facture. Et moi, j’attendais la facture pour me lever de table.

Tous les deux, on trouvait ça évident. Mais l’évident de l’un ne semblait pas l’être tant que ça pour l’autre. C’est souvent ça le problème. Parce qu’on croit les choses évidentes, on oublie d’expliquer les règles, les procédures, les protocoles.

C’est comme l’histoire du chinois qui demande son chemin à un passant et qui demande: c’est quoi le nom de ce pâté de maisons? Le nom du pâté de maisons? Non, ça n’a pas de nom. Alors, dit-il, comment on fait pour se repérer, trouver une adresse?

En occident, ce sont les rues qui servent de repère. Les adresses numérotent les portes le long de la rue, les nombres pairs sur un côté de la rue, les impairs de l’autre côté. Les pâtés de maisons? Ça n’a pas de nom particulier. Ce n’est que l’espace entre quatre rues.

Ça n’a un nom que si c’est un parc ou quelque chose comme ça. Parce que là, il n’y a pas d’adresse.
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AdresseChine En Chine, ce sont les pâtés de maisons qui ont des noms. On habite donc dans tel ou tel district. Et les numéros de porte? C’est simple, la première maison qui a été construite c’est la numéro 1, la suivante la numéro 2, etc…

Évident non? Pas besoin de faire une maitrise à l’université pour comprendre ça.

Il y a des choses évidentes qui ne le sont pas tant que cela, finalement.

Comme lorsque les Chinois trouvent qu’ici les nouvelles mariées sont décidément morbides avec leur robes blanches. Le blanc en Chine est un signe de mort. Pourquoi pas entrer dans l’église avec dans un cercueil tant qu’à y être. Est-ce qu’on meurt à son ancienne vie? Les nouvelles mariées Chinoises, elles, se marient en rouge. C’est la joie, la passion. Pour nous ça ferait vulgaire ou inconvenant.

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Il y a toujours avantage à rendre les choses claires, si on veut éviter les malentendus. Sinon, c’est la frustration, les frictions assurées. Et ce sera finalement les nouveaux arrivants qui écoperont et qui perdront les quelques d’accommodements qui ont été consentis.

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Après tout, un sourire ouvre toutes les portes… dans toutes les cultures. La dissimulation, elle, est toujours suspectes…

Dans toutes les cultures…

lundi 15 mars 2010

Si les fleurs voyaient plus loin que nous?

Si elles voyaient les fonds des cœurs, qu’est-ce qu’elles nous diraient?

Si elles voyaient les conséquences de nos actes, de nos courtes vues?

Elles rougiraient…

Des courtes vues, il y en a pas mal dans l’histoire humaine. Et en matière de guerre, on dirait que nous sommes encore plus myopes sur les conséquences. Les mines anti-personnels en sont un bel exemple. Longtemps après que les rages se soient refroidis, longtemps après que les cœurs se soient réconciliés, les mines restent là, plantées là, fidèles à leurs missions: tuer ceux qui ose passer par là.

C’est comme les obus qui gisent au fond du lac St-Pierre. Utilisé comme zone de test de tir par la défense, depuis la deuxième guerre mondiale jusqu’en l’an 2000, c’est près de 300,000 obus qui ont été tirés dans le lac.

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300,000 projectiles! C’est pas juste des petits cailloux qu’on lance à la surface des flots, comme quand j’étais petit, pour les voir ricocher. On estime à 10,000 parmi ceux-ci qui n’auraient jamais explosé. Les charges sont justement capables de réagir avec le métal corrodé et les rendre instable et menacé quiconque serait au alentour. Il y a eu mort d’homme en 1982.

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Heureusement, il y a les fleurs.

L’Arabete des Dames est une belle petite fleur blanche. Or, grâce à des manipulations génétiques, cette fleur devient rouge lorsque les racines détectent le dioxine d’azote qui se dégage des mines si celle-ci se trouve à moins de 30 centimètres.

Des fleurs qui rougissent… au contact de actes guerriers. Il suffit donc de les semer ainsi à tous vents dans les zones minés et en moins de deux mois on obtient un champs tout blanc avec des ronds rouges là où sont les mines. La nature est merveilleuse.

Qui a dit que les OGM étaient dangereux?

Si seulement, on pouvait en trouver une version plante aquatique d’eau douce… Ça prendrait peut-être moins que les 20 ans qu’on estime pour déminer le lac St-Pierre

Espérons qu’un jour les fleurs n’auront plus à rougir pour nous.

samedi 6 mars 2010

Festival du manteau ouvert

C’est un temps magnifique. La lumière fantastique, revigorante, inonde la ville.

A défaut de marcher dans les sous-bois, les pistes gorgées d’eau obligent, je marche dans la ville.

Le manteau ouvert.

Y a-t-il un temps plus propice ce cette époque de l’année pour marcher dehors? Le front rougissant sous le soleil mais l’air frais camoufle toute gène. Le manteau sur le dos, mais ouvert, grand ouvert. Même pas de foulard qui alourdi le cou.

Des centaines de sources d’eau rigolent, sous les bancs de neige de bord de rue. Plus glace que neige, comme des coraux effilés, ruisselant, translucide. Ou noirci des scories d’une trop grandes proximités de la circulation citadine. Noirci de la paranoïa voiturienne, qui déteste les aléas des patinoires des coins de rue et qui a abusé des abrasifs. La peur noire remonte à la surface, souille les pas des marcheurs.

La lumière est superbe et je me mord les doigts. J’ai oublié de sortir avec mon appareil photo. Seule ma mémoire sera le gardien de ce moment. Je l’ai pourtant toujours avec moi, ce croqueur d’image impromptue. Mais voilà… J’ai changé de manteau. J’ai transféré mon foulard et ma tuque. L’appareil, dans ma poche intérieure, lui, est resté derrière. Étourderie.

Plic, ploc! Les pas dans les flaques… Plic, ploc! Les pas dans l’époque…

Quelle distance? Je ne le sais pas. La lumière sur la peau est en mode recharge. Renfloue le déficit photonique hivernal. À chaque pas je suis moins fatigué que le précédent. A chaque pas je suis plus près de la vie. Les idées renaissent, les projets s’esquissent. C’est l’époque de l’année où la vie devient trop courte.

Ceux qui ne connaissent pas l’hiver ne peuvent pas comprendre…

Comprendre la magie des manteaux ouverts…

jeudi 4 mars 2010

C’est Noël parce qu’il neige dans leur tête…

Est-ce qu’on s’est déjà demandé pourquoi le Père Noël arrivait à être aussi généreux? Ben voyons, c’est pourtant simple.

C’est parce que ce n’est pas lui qui paye!!

C’est quand vient le temps de récompenser les efforts des employées qu’on reconnait les patrons qui ont ou non de l’imagination. Ceux qui n’en ont pas sont ceux qui sortent leurs chéquiers. Alors devinez ce qui se passe quand ce n’est pas ton chéquier et que tu n’as pas d’imagination… C’est à ce moment là que les débordements proprement les plus choquants apparaissent. La société d’état Financement agricole Canada a ainsi dépensé près de 600,000$ ces deux dernières années en voyage pour récompenser les efforts des plus méritants de ses employés.

Eh oui! C’est là que passe vos impôts.

 

Je ne sais pas pour vous mais moi je pense qu’il y a des Pères Noël qu’on devrait muter dans d’autres départements, genre ceux qui sont les plus loin des coffres de l’État. C’est trop facile de céder à la tentation d’avoir les doigts longs ou d’être généreux avec l’argent des autres.

 

Il y a pourtant des bien des façons de remercier et reconnaitre les efforts des employés les plus méritant. Un simple “merci” prompt et sincère fait souvent des merveilles et ça ne coute pas cher. Mais aussi en accordant de l’autonomie et de la flexibilité dans les conditions de travail. Déjà quand on va dans l’organisation d’événement spécial, souper, party, cadeau, on peut facilement dériver. Surtout quand ces les contribuables qui payent.

Je me demande à quoi pense les comptables quand ils entrent ces factures là dans leur grand cahier à colonne.

Hum! Dans quels comptes de dépenses on met ça: Voyages à Disney World? Est-ce que 100,000$ de boissons, ça va bien dans “Autres dépenses”?