jeudi 29 juillet 2010

À 100 milles à l’heure sur la route…

Vous avez sûrement déjà entendu cette expression là: comme un taureau dans un magasin de poterie chinoise? On voit déjà les images du carnage sans nom dans sa tête. On se dit ces pauvres petits plats de faïence ont bien peu de chance de survivre devant la charge de ces animaux, sans aucune conscience de la valeur des poteries, et leur maladresse légendaire.

Pourtant, l’expérience a été réalisée à l’émission MythBusters (ou Les stupéfiants en français):

Pas une seule petite brèche! Pas même un petit vacillement des étagères!

Pourtant…

Les êtres humains, pourtant capable de se projeter dans l’avenir, de faire des stratégies d’optimisation des mouvements, de calculer les coûts/bénéfices de chaque prise de risque, ces êtres humains quand on les met sur des routes de bitume, droites, en plein jour, l’été, par beau temps, se mettent à faucher piétons et cyclistes.

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“Je ne l’avais pas vu!”… “Il est apparu de nulle part”… “Je n’ai pas pu les éviter”…

On ne le croit jamais quand on dit que ça prend toute l’attention du conducteur pour utiliser un véhicule roulant sur la voie publique. On se croit en mesure d’utiliser “nos capacités excédentaires” pour jaser au téléphone, s’allumer une cigarette, lire une carte routière ou simplement laisser son esprit voyager au loin. N’importe quoi d’autre que ce qui se passe devant soi. Qui se passe ou qui pourrait se passer. Que pourrait-il se passer d’autre sur une route de si compliqué, voyons donc!

L’une des tâches les plus importants durant la conduite est justement d’anticiper. Un ballon du parc voisin peut faire un rebond, quelqu’un peut surgir d’entre deux véhicules stationnés. J’ai un collègue qui suivait un camion qui a perdu sa roue de secours en route! Un trottoir à droite, un autre véhicule à gauche… aucune sortie de secours et vlan! Le code de la route prévoit pourtant qu’on doive garder une longueur de voiture par tranche de 10km/h. Ça aurait dû être suffisant pour immobiliser la voiture et éviter des dégâts matériels.

Une longueur de voiture par tranche de 10km/h? A Montréal on ne voit jamais ça! C’est une invitation à se faire couper par au moins deux autres voitures ça.

Peut-être devrait-on troquer les voitures pour des taureaux? Il y aurait moins de dégâts sur la route. À moins de porter des dossards rouges, les piétons et les cyclistes auraient peut-être plus de chance de se faire éviter.

Et ne dites pas que c’est la faute des piétons ou des cyclistes. La responsabilité incombe à celui qui a la masse et la vitesse dans son arsenal d’en user avec intelligence et prévoyance…

Sinon, diminuez votre vitesse si vous ne pouvez assumer les conséquences…

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dimanche 18 juillet 2010

Planifier l’inattendu

Non. Il ne s’agit pas de se lancer dans une carrière de gestion du risque dans un grande compagnie d’assurance.

Il s’agit plutôt de vacances.

La vie. dans sa version citadine, moderne et professionnelle, est souvent soumise à la rigueur de la planification. La dictature de la planification, j’oserais même dire. Dans un monde le chiffre est roi, la rentabilité du temps n’est pas matière à être laisser aux mains des folichons. Horaire d’autobus, heure de tombée et fenêtre d’opportunité. Le hasard, lui, reste au placard.

 

Cuclock2[1] Horloge, style Rube Goldberg.
Ou l’art de compliquer sans nécessité ce qui devrait au premier abord être simple.

Pourtant, quand vient la période de vacances, hormis l’excitation de l’expectative, la période qui précède est aussi un peu empreinte d’une sorte de panique.

Comme faire pour profiter “au maximum” de ce temps béni… Les réflexes acquis lors de notre vie de travail prennent facilement le dessus. Fouille intensive sur l’internet, tableau comparatif des forfaits vacances. Hmmm… Est-ce mieux ce forfait tout-inclus ci? Ne vais-je pas regretter le temps passer sur la route dans celui-la? Et si je vais dans ce chalet à la montagne, ne vais-je pas regretter de ne pas voir la mer? Tout est pesé.

J’en connais qui sont capable de quasiment te raconter leur vacances à la minute près, et ce AVANT même d’être parti. Bravo pour la magie.

Parce que ce temps est précieux, on oublie que ce qui marquera nos souvenirs ce sera la surprise, l’inattendu. Ce petit ingrédient qui s’immiscera dans nos bagages, ce petit grain de joie et de folie.

Alors, oubliez les rapports qualité/prix. Oubliez les retours sur investissement! Faites vos bagages mais laissez la moitié de vos valises sur le pas de la porte. Elles représenteront les soucis que vous devriez ne pas emporter avec vous. Les “au-cas-où”, les “mettons que si”. Et partez, l’esprit libre.

Lâchez vous lousse!! Car la fois que vous courrez sous la pluie, ayant ainsi oublié votre parapluie à la maison, sera peut-être l’occasion d’une rencontre inoubliable sous le porche d’un café bondé.

Ou sinon, gardez votre imperméable pour faire d’autre niaiserie…

Faites de vos vacances un exemple digne d’une machine de Rube Goldberg…

samedi 17 juillet 2010

Est-ce que tu veux être mon ami?

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C’est un drôle d’engin quand même non? Des personnes que tu n’avais pas vu depuis des années, des proches, des moins proches, et hop! promu ami en quelques clics. Des réseaux sociaux, il y en avait déjà eu dans le passé, des BBS jusqu’au forum de discussion, des “chat room”. Mais ce qui est nouveau c’est la transparence du réseautage. Une petite promenade dans les profils et voilà, sans autres cérémonies, la liste complète des amis, les communs, les autres. De profil en profil, on peut littéralement voir les liens d’influences des uns sur les autres.

Dans le monde des affaires c’est tout un autre histoire. Ne dit-on pas, en affaire point d’ami? Le seul passe-partout c’est le dollar. Allonge le pognon et je te dirai peut-être bonjour. Pas de passe droit, tout se négocie.

Donc pas d’ami en affaires.

A moins, évidemment, qu’un des partenaires ce soit le gouvernement…

Là, je ne sais pas pourquoi, on dirait qu’être ami du parti ça aide les affaires.

C’est comme ça que la compagnie Lockheed Martin a mis un site web annonçant la prochaine génération d’avion chasseur du Canada… avant même l’annonce du gouvernement canadien. Même pas un petit appel d’offre, rien. Ce sont les meilleurs, point. Et puis, il faut bien défendre nos frontières. Un contrat sans précédent de 16 milliards. 16 milliards. C’est pas juste l’épicerie de la semaine ça.

Il parait que les concurrents ne sont pas content. Il devrait faire comme dans la saga du métro.

Au Québec, le gouvernement avait demandé à la STM de négocier de gré à gré avec Bombardier pour le renouvellement de la flotte de métro. Pas d’appel d’offre. De toute façon, Bombardier, ce sont les meilleurs pour le métro de Montréal. Ce sont eux qui ont fait la deuxième génération les MR-73. Ils sont bons, ils sont québécois, ils sont parfait!!

Wo! Les moteurs, ont dit Alstom. Nous aussi ont fait des métros. Injonction de la cour, puis comme des amis, poignée de main. Consortium Bombardier-Alstom comme par magie. Puis, Zhuzhou les chinois veulent être de la partie. Puis ceux-ci débouté par leur obstination à vouloir des roues d’acier, la société espagnol CAF, lui, réussi à forcer la STM, finalement, de recourir à… un appel d’offre. Cinq ans perdus. Avoir commencer par ça, un appel d’offre, et on aurait probablement déjà nos premiers nouveaux wagons…

Le ville de Lachute, également, sans appel d’offre, a donné un contrat d’exploitation de biogaz. Exploitation pour 27 ans!! Sans appel d’offre.

jaimeC’est le fun, les amis!!

Hey, M. Harper! Est-ce que je peux être ton ami?

Il devrait y avoir un espèce de Facebook.gov ou un GovBook où les politiciens, les lobbyistes, mais surtout les gens d’affaires y seraient inscrit. Il doit y avoir dans ces réseaux là tellement de “notifications” intéressantes. Et puis, se promener dans les profils serait des plus instructifs. Juste pour savoir qui est l’ami de l’ami de l’ami… vous savez, ceux qui remplissent les enveloppes brunes.

Vous savez? Les enveloppes qui contiennent “les suggestions” de contrat…

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mardi 13 juillet 2010

L’île de Gilligan

“C’était un tout petit bateau sur l’eau du Pacifique, cinq passagers partis sur l’eau pour trois heures à peine…

Soudain le vent se lève au large, un orage imprévu. Sans le secours de l’équipage, ils étaient perdus, ils étaient perdus…”

Il y a des jours comme ça où on pense que ces émissions un peu ridicules ne sont que de la fiction… juste pour se détendre un peu après le travail. Mais voilà que la réalité rejoint la fiction.

D’accord, ce n’est pas une île du Pacifique, juste l’île de Montréal, même s’il fait aussi chaud. C’est pas le SS Minnow, juste le le M/V Richelieu, un bateau transportant 25 000 tonnes de blé, surpris par le vent de l’orage à la hauteur du port Ste-Catherine qui jettant l’ancre puis, balloté par le vent, fini par s’éventrer dessus.

ReportageDeversement

Donc, le bateau de la compagnie Canada Steamship Line, opéré par la famille du très honorable(?!?) Paul Martin, n’a pas de pilote breveté. Résultat la voie maritime bloquée, 12 bateaux qui attendent pour passer. Cent tonnes de pétrole lourd s’échappent de l’entaille à la coque.

Un chance que le mouvement pour re-populariser la baignade dans le Vieux-Port a eu lieu hier. Je ne suis pas sur qu’ils se seraient réjouis autant à s’ébattre ainsi dans une eau douteuse

“Wow! On oublie qu’on est à Montréal!”, dit-il. Sauf qu’aujourd’hui, je ne suis pas sûr qu’on l’oublierait aussi facilement.

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Est-ce ça, le bleu de la mer? Un bleu si saisissant qu’il reste gravé dans la mémoire quand on a la chance de la voir?

mercredi 7 juillet 2010

Papa, j’ai envie…

Quand j’étais jeune, on partait quelques fois en voiture. Puis en chemin, hop! une envie pressante survient.

“Ghyslain, la prochaine fois tu prendra tes précautions…”

En vieillissant, on apprend ce genre de chose. On appelle ça voir un peu plus loin dans l’avenir et prendre les moyens pour s’assurer de ne pas être pris au dépourvu.

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On dirait que ce simple fait de la vie et ce qu’il nous apprend devrait servir d’exemple pour une foule d’autres choses.

Comme la voirie…

20070628-085418-g[1] On devrait pourtant savoir qu’un jour, les viaducs construits dans les années 50-60 devraient être refaits. Avec notre propension à vouloir chaque année des salaires plus élevés que l’année d’avant il ne faut pas la tête à Papineau pour savoir que, plus on attend, plus les 24 millions qu’a couté l’échangeur Turcot deviendrait des milliards pour en reconstruire un autre. Mais voilà! Pourquoi avoir attendu autant avant de commencer à faire des plans.

Parce qu’un moment donné, à force d’attendre, c’est tout le monde qui en vient à avoir ses attentes. Quelqu’un pense à un projet de 2 milliards que hop! il y a quelqu’un d’autre qui dit: “Tant qu’à faire…”. Bien oui! Tant qu’à faire, pourquoi pas en faire un de 6 milliards. Sauf qu’à chercher à faire mieux, on en vient à oublier que l’échangeur, aujourd’hui, est en train de tomber.

Le plus risible, c’est qu’on en vient à dépenser des sommes importantes juste pour le réparer et le faire tenir au moins jusqu’à ce qu’on le fasse démolir pour construire l’autre. Réparer en attendant de le démolir… ça c’est de la bonne planification, ça!

Pourtant, on le sait que ça prend du temps, planifier des solutions de remplacement. Plus faut penser aux nouvelles normes, plus il y a de détails à tenir compte, plus il y a d’intervenants, plus ça prend du temps.

C’est comme mon petit pipi, dans l’auto sur l’autoroute, à des lieux de toute salle de bain… Ça finit par presser.

T’aurais dû y penser avant…

041208metro-montreal_n[1] C’est comme le métro. Des wagons vieux de cinquante ans, un moment donné c’est mieux de les remplacer. C’est pas éternel.

Comme ça presse, tu vas un peu vite en affaire, tu donnes le contrat à Bombardier et paf! voilà Alstom qui n’est pas content et qui veux sa part. Ça niaise, ça niaise, ça va en cour et puis finalement on obtempère et on fait un appel d’offre. Les deux constructeurs s’entendent, poignée de mains et paf! les chinois, eux, ne sont pas content. Hey! On le savait pas nous qu’il y avait un appel d’offre. Ça va encore en cour, bla bla! et paf! là c’est les espagnols et qui d’autres!

Youhou!! Le métro se déglingue pendant ce temps et on va finir par réparer quand même les vieux métros qu’on cherche à remplacer… en attendant.

Et puis si vous pensez que nous sommes les seuls à faire ce genre de planification hors pair, héhé!

Il ne reste plus que deux derniers vols de navette spatial. Après ça, aux poubelles les navettes. Remplacer par quoi? Euh… Euhh! Bien, on est pas tout à fait prêt pour la suite. Puis, on n’a pas “tout à fait” le budget pour.

Hein? Quoi? C’est les habitants de la station spatiale qui doivent être contents de savoir ça, non? Moi, quand je me déplace en autobus, la première chose que je vérifie, et ce AVANT de partir, c’est de regarder les horaires de bus qui vont revenir. Juste pour ne pas me faire prendre et devoir revenir à pied. Je ne sais pas si vous savez mais la station spatiale n’est qu’à 370km … de haut! Ça prend plus que des parachutes pour revenir.

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Alors… donc… maintenant que la station est terminée… on ne peut plus y aller. En tout cas, les américains devront pour un temps faire du pouce… en espérant que le russe, eux… qui n’ont pas vraiment d’argent, je le rappelle, puisqu’ils vendent des “voyages touristiques”, 30 millions pièce, pour financer un peu…

Ouais…

Mais, messieurs les gestionnaires, avant d’aller vous installer sur le bord de la route et faire du pouce… un petit pipi, maintenant. Parce que des fois faire du pouce, ça ne pogne pas vite vite…

Prenez vos précautions! Pensez un peu… avant!

Pour changer…

jeudi 1 juillet 2010

Faire le plein m’a couté un bras ce matin…

Un jour cette blague ne sera même pas drôle…

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Dans un sondage qui a été réalisé cette année, le plus grand obstacle, et ce à 73%, qui empêche les gens de prendre le transport en commun est… devinez quoi? Parce ce qu’ils ont accès à une voiture!!

Oui, oui! La voiture est le plus grand empêchement au déploiement du transport en commun. C’est parce qu’ils ont une voiture qu’ils vont habiter de l’autre bord du pont, de plus en plus loin. En fait, dépassé le pont la distance n’a plus vraiment d’importance. Ça prend moins de temps faire les 60 kilomètres qui séparent la maison du pont que les 2 kilomètres, pare-choc à pare-choc, pour le traverser. Et durant cette traversée, ça prend dix fois le poids de la voiture en fougères préhistoriques, compressées sous des millions de tonnes de roc durant 100 millions d’années pour fabriquer le pétrole nécessaire pour la voiture juste pour traverser ce dit-pont. 60% de l’énergie de cet essence est perdu en chaleur, 30% est utiliser pour déplacer L’AIR devant la voiture quand elle roule, 9% pour déplacer la voiture elle-même. Ce qui laisse 1% de l’énergie résultant de ces tonnes de fougères préhistoriques pour déplacer ce seul et unique passager qu’est le conducteur.

Moi, tu me donne deux carottes, qui a poussé une couple de semaines dans un jardin, fournissant 60 calories et je te traverse le pont Jacques-Cartier en 5 minutes à pied.

Sachant qu’on dépense en cinq ans au moins le prix d’achat de la voiture en essence, entretien, assurance, stationnement, etc, et qu’on ne l’utilise environ qu’une demi-heure à une heure par jour, il en coûte donc de 40$ à 100$ de l’heure pour utiliser une voiture.

En autobus, moi, ça me coûte 2$ par jour pour me déplacer. Allez et retour au boulot et autres déplacements.

2 dollars par jour!

“Oui, mais Ghyslain, tu ne paie pas le vrai prix. Tes autobus sont subventionnés par mes impôts”

Ha ha ha haha ha haha!! Ça veut dire que tu paie mon autobus ET ta voiture. Et tu n’utilise jamais l’autobus!! Comme dirait un humoriste bien connu… c’est qui le cave!

“Oui, mais Ghyslain, il n’y en a pas d’autobus dans mon coin”

Effectivement, c’est bien ce que je dit… 73% des empêchements au déploiement des transports en commun, c’est… ta voiture!!

turcot

Avez-vous déjà essayé de traverser ÇA à pied??