[Ruy Blas, survenant.]
Bon appétit, messieurs!
[Tous se retournent. Silence de surprise et d’inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.]
Ô ministres intègres! Conseillers vertueux! Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison! Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure, l’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure! Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts que remplir votre poche et vous enfuir après! Soyez flétris, devant votre pays qui tombe, fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe!
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La vie est une pièce de théâtre ne trouvez-vous pas?
Et comme au théâtre, les tombées de rideau entre les actes sont toujours dramatiques. Surtout quand cela se traduit par des pertes d’emplois. Aux États-Unis, en novembre et décembre combiné, on dépasse déjà le million d’emplois supprimés par le secteur privé.
Le double de ce que les analystes prévoyaient. Remarquez que les analystes ne prévoyaient pas de crise non plus pas plus tard que l’an passé.
Juillet 2007
« L'industrie financière a connu de véritables révolutions depuis la fin des années 1990 : sa résistance aux retournements de tendance s'est améliorée, réduisant les risques de système. Le danger d'une explosion financière, et donc le besoin de régulation, n'est peut-être pas si grand qu'on ne le pense. »
http://www.lesechos.fr/info/analyses/4604227.htm?xtor=RSS-2054
Bon. Mais comme au théâtre, tous n’ont pas le premier rôle et certains s’en tirent même avec plus leur cote part. Véritable prime à l’incompétence, voilà que les dirigeants de grandes institutions bancaires se sont vu offrir des primes de « séparations » évaluées à 18 milliards $US. Bien qu’issues de négociation d’embauche bien légitime, ces primes ont un goût amer pour les contribuables qui doivent pourtant par leurs impôts renflouer ces mêmes institutions. Il me semble que dans des cas aussi patent d’échec, on pourrait surement être en droit de s’assurer qu’on ne trouverait pas de vices dans ces clauses de contrats d’embauche. Si ces primes visent à attirer les meilleurs à ces postes de prestige, on ne peut surement pas prétendre que ces candidats, à posteriori, aient vraiment correspondus aux profils attendus. Eussent-t-ils été les meilleurs qu’on ne serait surement pas dans cette situation là à l’heure qu’il est, non?
On verra si Obama, qui qualifie ces primes « de honteux », saura être à la hauteur de ses admirateurs et agira avec les mains libres, et ce même en dépit du succès de financement qu’il a obtenu pour supporter son élection. Qui sait entre l’opinion publique et la voix (lire argent!) de ses commanditaires prévaudra, le match des conflits d’intérêts risque d’être intéressant.
Moi, j’engagerais bien un avocat pour examiner les failles de ces clauses d’embauche à ces postes de prestige. Payé sur un pourcentage des primes, indument versées, récupérées, je suis sûr que je pourrais trouver le meilleur…
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