dimanche 25 avril 2010

1-0 pour le système binaire

Il y a des journées comme ça. On se lève et on est fru. Un mélange de colère et de découragement.

Je suis dans un petit café au centre-ville de Montréal. Je sirote un café après une longue marche. Quand je suis fru je suis comme ça. Je marche, je marche jusqu’à ce que la sérénité revienne. C’est mieux que de taper sur du monde.

Je bois donc mon café… Sur l’écran géant, je vois un tournois de golf. J’aime bien regarder le golf à la télévision. C’est un sport que j’aime bien et qui me fait souvent penser à la programmation. Le but est simple: mettre la balle dans le trou. Pas de juge de ligne, pas système compliqué. La balle est dans le trou ou bien elle n’y est pas. Et puis tu ne peux pas imputer tes problèmes de rendement sur une autre équipe qui se serait mieux préparé, qui a utilisé des tactiques déloyales, qui aurait soudoyé un juge de ligne. Non. C’est toi, la balle et le trou. C’est tout.

golf%20general%202[1]A l’écran, le joueur s’élance et frappe la balle. La caméra tente de suivre la balle qui décrit un bel arc dans les airs. Puis la balle fait trois rebonds, roule vers la coupe… le préposé au drapeau lève celui-ci, puis zoom de la caméra sur la balle. Elle s’arrête à trois pouces du trou. Trois pouces du trou!

Le joueur lève les bras, le sourire béat, la foule est en liesse. Tapes dans le dos, poignées de mains…

Pourtant il a manqué le trou. De trois pouces!

Je soupire.

Moi, j’ai passé toute la semaine à faire des modifications à un écran de logiciel. À programmer les modification, les tester, re-tester. Corrige et re-test. Corrige et re-re-test. Refactoriser le code, ajouter des validations, corriger l’alignement des champs de l’écran. Puis mon boss valide mon écran et paf! Un erreur javascript. Une erreur introduite en finale, après moult test et re-test.

“Ghyslain, je suis déçu. C’est un test de base ça!”

Je suis fru.

Il y a des jours comme ça où je suis tanné du système binaire. Des 1 et des 0. Rien d’autre. Rien entre les deux. Ça marche ou ça marche pas. Je suis à trois pouces de la coupe mais moi je n’ai pas droit aux tapes dans le dos.

On sait ça. Un pont qui manque trois pouces tombe dans l’eau. Pas de pardon.

Aujourd’hui, je me suis levé et j’étais encore fru. Grrr! C’est pourquoi je suis parti marcher. J’ai été marcher dans le Vieux-Port. Au cinéma IMAX, ils y présentent le film Hubble 3D. Ouais! Ça, ça va me redonner ma joie et mon sens de l’émerveillement. Ça me prend ça.

Ça ne dure que 43 minutes mais quelles 43 minutes! C’est époustouflant! Tout ce qu’il faut pour enflammer les imaginations.

Pourtant, Hubble, c’est un exemple d’un projet qui a couté des milliards de dollars, des milliers d’heures d’ingénieurs, et pas les moindres, qui a faillit mal tourner. Dès les premières images en orbite en 1990, on s’est rendu compte que le plus cher de tous les télescopes de l’histoire donnait des images floues. Ça a pris un autre mission de navette spatiale, trois ans plus tard, pour installer des “verres correcteurs”. Puis la dernière mission de maintenance en 2009, le télescope qui avait été conçu pour être réparer dans l’espace a subit une réparation de la seule pièce dont la maintenance dans l’espace n’avait pas été prévu. Une carte de circuit imprimé, fixé avec 14 petits vis, logé dans un endroit inaccessible. Normalement, les instruments n’ont qu’une seule grosse vis pour les fixer et faciliter la maintenance. 14 petites vis!! Moi je ne suis jamais capable de démonter un appareil sans un perdre une par terre. L’astronaute a dû ramper en apesanteur dans le télescope, dans son gros scaphandre, puis dévisser d’une seule main avec un instrument de 3 pieds de long. Il a dû arracher une barre de soutien qui gênait l’accès de certaines vis! C’est pas une erreur de conception ça?

Malgré ça, on dit que le télescope Hubble est l’instrument qui a fait le plus avancé la science de l’astronomie depuis la lunette de Galilée.

Je sirote mon café… la tête pleine d’images fantastiques…

593px-Tarantula_nebula_detail[1]

bb90bbdf47b5b9d55854813363de[1] Puis mon café terminé, je reviens sur Terre. Je regarde par la fenêtre. Je vois le désastre de l’édifice de l’îlot Voyageur. Ce sont des gens enseignent la gestion à l’UQAM qui ont géré ça. Des millions de dollars de déficit, un édifice inutilisable, une plaie au milieu de la ville… Ce sont ces gens là qui forment nos gestionnaires de demain…

Je soupire…

Finalement, mon petit erreur de javascript, que j’ai corrigé en moins de trente secondes, me semble bien peu de chose finalement.

Une autre semaine commence…

Ok! 1-0 pour le système binaire. Mais le match n’est pas terminé…

Ne me reste qu’à faire mieux la prochaine fois…

Quelqu’un connait comment réussir à faire des tests logiciels sans jamais rien oublier?

Quelqu’un?

mercredi 21 avril 2010

Devoir de mémoire

mnemosyne Mnémosyne, déesse grecque de la mémoire. Fille de d’Ouranos et de Gaïa, elle coucha neuf soirs consécutifs avec Zeus donnant naissance aux neuf Muses.

Il y a dans les mythes grecs une richesse de sens qui m’étonne toujours.

En résumant un peu, on peut dire que la mémoire est ainsi la mère de tout acte de création intellectuelle. C’est dire que la mémoire est quelque chose d’important. Sans elle, les jours s’écouleraient sans qu’on ait même l’idée de les compter. Comment pourrait-on dire “les jours se suivent mais ne se ressemblent pas” si d’un jour sur l’autre l’image de la veille se diluait aussitôt. Quel malheur que ce néant.

De mémoire d’homme… tout le monde a oublié des choses.

Avant l’écriture, les humains ont cherché à mettre de l’ordre dans le chaos de leurs sensations, de leurs expériences de vie. Parce que la mémoire c’est ce qui donne de la perspective, qui permet de construire du sens. Au début, ce sont les récits, les chansons, les légendes. Mais il faut se les répéter, les répéter aux autres, toujours et constamment. Sinon on oublie. La mémoire ne supporte pas de maille sautée.

Puis hourra! L’écriture! Des dessins et des lettres!

Quel formidable soulagement! Non pas que nous n’avons plus besoin de se souvenir de quoi que ce soit! Non, non! Seulement, il est possible de hiérarchiser les souvenirs. Les informations d’usage courant, d’autres qui sont d’usage plus sporadique. Puis lorsqu’elles sont écrites, d’autres informations, plus générique ou structurante, peuvent trouver leur place dans notre tête. Parce que notre tête c’est limité!

Oui c’est limité une tête!

Alors pourquoi, pourquoi, pourquoi…

Pourquoi les gens n’écrivent pas les choses qu’elles doivent se rappeler mais qu’elles n’utilisent pas constamment?

Je ne comprends pas.

Un mot de passe qu’on utilise qu’une fois par six mois… On l’écrit sur un papier qu’on met dans un lieu sûr. Mais, non! On va sûrement se le rappeler une fois le moment venu! Par magie! En pleine urgence, au coeur de la panique!

Je… ne… comprends… pas…

Une photo qu’on prend lors d’un événement? C’était en quelle année donc? C’était quoi, donc, son nom?  J’le sais tu, moi?

Niet la mémoire!

La loi du moindre effort commande de ne pas écrire et classer des simples informations comme “j’ai pourtant fait une copie de sécurité de ce fichier là mais je me souviens plus où je l’ai mis”, ou bien “c’est quoi donc encore le nom du paramètre pour activer tel ou tel fonction du logiciel, je ne m’en rappelle jamais”.

Pourquoi??

Un papier! Un crayon! Vite!!!

Vous êtes plus Hi-Tech? Pourquoi pas un document Word, un fichier texte dans Notepad? Tiens, un petit courriel “Note à moi-même”. Un wiki, un blog… Un post-it!

Quelque chose!!! N’importe quoi!!!

pensebeteOK! Il y avait autre chose qu’il fallait que je me rappelle d’écrire. Mais… euh… euh… je ne sais plus quoi.

Zut!

lundi 5 avril 2010

iPhone 101

Je n’ai pas de iPhone, iPod ou autre petit machine du genre. Aussi mon premier petit cours de iPhone sera un peu limité, de l’avis de plusieurs utilisateurs plus expérimentés que moi.

J’en conviens. Cependant afin de faire profiter mes concitoyens de ma faible expertise je me limiterai à une seule fonctionnalité. Fonctionnalité souvent ignoré par plusieurs.

iphone_menu[1]

Il y a une menu qui s’appelle Réglages (ou Settings). Oui oui! On peut effectuer des réglages sur un iPhone.

Et dans ce menu on peut même régler la luminosité de l’écran.

Je sais, c’est sûrement un choc pour vous. Oui, on peut régler la luminosité de l’écran.

Et c’est là qu’on peut voir le génie d’Apple. Il y a un réglage de luminosité dont une qui permet de régler la luminosité en fonction de l’éclairage ambiant. Automatiquement!!

Wow! Ça c’est fort!

 

photo3[1]Je vous dis ça parce qu’alors que le premier réflexe de tout nouvel utilisateur de iPhone c’est d’essayer la fonction téléphonie, la fonctionnalité lecteur de musique ou d’autres trucs du genre, les fonctionnalités relatifs à la protection de l’environnement passent souvent au second plan.

Et quand je vous parle d’environnement, je ne vous parle pas nécessairement de sauver la planète au économisant votre batterie. C’est bien, évidemment, de sauver la planète. Mais c’est aussi bien de sauvegarder les yeux de vos voisins.

Huh?!? De que c’est??

Ok! Contexte…

Je suis dans l’autobus qui me ramène de Sherbrooke vers Montréal. Il est fait nuit noire, pas comme la nuit à Montréal avec ses néons, plutôt nuit noire comme en pleine campagne entre Eastman et St-Étienne-de-Bolton.

Donc, vraiment nuit noire…

Puis, vlam! Je ressent un brulure vive à l’oeil. Je ne vois plus rien. C’est mon voisin de siège devant moi qui vient d’allumer son iPhone. Je vous jure, j’avais l’impression d’être un chevreuil sur la route alors qu’une voiture décide d’allumer ses phares anti-brumes!! Qu’est-ce que c’est ça?? L’ombre de sa tête se projette vers le plafond comme une ombre chinoise. Son machin éclaire sur trois ou quatre rangées de siège!

Wam!! C’est à nouveau nuit noire. Mon oeil a à peine eut le temps s’adapter à la lumière que son iPhone s’éteint. Je ne vous ment pas. Il a ainsi allumé et éteint son foutu machin une centaine de fois le long du trajet Sherbrooke – Montréal. Puis comme sur le bord d’un lac, les autres passagers, tel des mouches à feu, se sont mis aussi s’illuminer et à regarder, qui son cellulaire, qui son lecteur MP3…

Arrrrrrrgggggg!!!

Au secours!!

Je me réjouissait qu’il n’y avait les éternelles conversations inopportunes qui saoule de banalité. Voilà que je suis au milieu d’un troupeau de trippeux de message-textes. Clic-clique-clique-clic. Blip Blip! Un autre message qui arrive, une autre lumière qui s’allume, une autre ombre de tête au plafond.

Je viens de trouver un nouvel exemple de pollution lumineuse!! Une pollution lumineuse intérieure.

J’ai les rétines qui sentent le brulé…

Vivement que j’arrive chez moi, que je ferme les lumières, que je me couche…  que je ferme les yeux…

Ok… Juste après que j’ais regardé si j’ai reçu des emails…

seizures[1]