dimanche 16 décembre 2012

Blessure d’enfance

On le sait, les blessures d'enfance sont les plus difficiles à guérir. Elles impriment les traumatismes les plus profonds, et influencent le plus les comportements et les choix de ceux qui pourtant n'en sont qu'au début de leur vie.

On ne peut qu'imaginer les conséquences des enfants survivants des tueries comme celle de l'école Sandy Hook de Newtown au Connecticut. Vivre dans un lieu qui jusque là était associé avec la sécurité. Un lieu où se construisait tous les liens humains naissants. Un lieu où la plus grand peur n'était que de se faire chicaner pour ne pas avoir fait ses devoirs ou apprises ses leçons. Pas un lieu où on enjambe à la course l’endroit où reposent les corps mutilés, ensanglantés, de ses amis, de ses professeurs.

 

Un drame qui prend aussi racine d'une autre blessure d'enfance.

L’enfance d’une pays, une naissance qui remonte à 237 ans. Les colonies de Nouvelle-Angleterre avait très mal réagit quand la mère patrie, la Grande Bretagne tentait d'imposer de nouvelles taxes spécifiquement pour les colonies. D'abord par le biais de timbre-fiscale, du sucre et la mélasse, puis la fameuse taxe sur le thé qui a mis le feu aux poudres à Boston. Depuis lors, ces futurs américains ont toujours craint les abus de pouvoirs de l'état. Obsessif de liberté, tout pouvoir est une menace. On peut même dire que la démocratie américaine a été modelé sur l'idée de donner au peuple suffisamment de pouvoir pour se prémunir contre le pouvoir des dirigeants, même les leurs.

Évidemment, ne quitte pas l'autorité britannique qui veut. Et c'est ainsi que la révolution nait. Une révolution qui s'arme, contre le pouvoir britannique. La milice révolutionnaire a besoin d'armes, de beaucoup d'armes. Elle en manque cruellement. À tel point que les soldats doivent utiliser leurs propres armes au besoin.

C'est le sens que prend le second amendement de la Constitution américaine. L'arme personnelle est le dernier rempart du citoyen contre l'usage abusif du pouvoir des dirigeants. Tous les pouvoirs, dû-t-il être le gouvernement américain lui-même.

Ne fait confiance à personne pour te protéger, toi, ta famille, ta liberté. Pas même ton gouvernement, ton armée, tes voisins. Il est là la blessure de l'enfance d'un pays qui se nommera États-Unis d'Amérique. L'arme est le symbole du droit absolu de se défendre. Ils l'ont inscrit dans la Constitution dans le second amendement. Nul ne leur retirera ce droit. Ce droit!

"From my cold dead hands", haranguera Charlton Heston, la carabine à la main dans un congrès du NRA, le National Riffle Association. On devra me prendre mon arme des mains de mon cadavre, si on porte atteinte à mon droit de protéger ma liberté.

Toute législation visant le contrôle des armes à feu, à la lumière de l'histoire, devient suspect. Elle devient le signe d'un pouvoir qui chercher à empêcher le citoyen de se défendre. Et on se braquera encore plus.

Plus d'armes... plus d'armes pour se protéger de ceux qui ont des armes. Tel est le paradoxe. Tel est l'obsession maladive des Américains pour les armes. Ils sont encore au Far West où le sheriff le plus près à quatre jours de cheval. Trop loin pour les protéger. "Si j'avais eu mon arme dans le cinéma quand la tuerie a eu lieu...", se disent-ils.

Plus d'armes... Plus d'armes pour être sûr de se protéger le temps venu.

Ça ressemble à une maladie mentale nationale... Une vision en effet tunnel... Aucunes autres issues... Les tueries arrivent souvent par ceux qui ont des armes en quantité.

À Newtown, la première victime a été la mère du tueur. Les témoignages parlent de cette mère comme une adepte du "survivalisme". Survivre à tout prix, en cas... en cas de quoi? D'une révolution? D'une catastrophe? D'une invasion? D'une guerre? Les trois armes utilisées par le tueur, c'est cette mère qui les a acheté. Légalement.

Pour se protéger!

Et c'est son fils qui sera son exécuteur.

C'est même pas drôle. Les Américains s'administrent une médecine qui les tue. Ils s'agrippent à leurs fusils. Ils peuvent en acheter partout. Ça se vend même au Wal-Mart!!

Les tueurs sont des blessés, oui. Des blessés par l'histoire même de leur pays. Une blessure d'enfance qui se perpétue.

Neuf enfants meurent par arme à feu par jour aux États-Unis. Neuf par jour! 57 enfants par jour "ne sont que blessé". Les vingt de Newtown, c'est juste une grosse journée...

Plus d'armes... Comme une maladie qu'ils se transmettent de générations en générations. Une maladie fondatrice de la nation. Une maladie qu'ils doivent guérir, comprendre, maitriser, apaiser.

S'ils veulent survivre...

samedi 28 juillet 2012

Chut!

Ah! Le bruit des villes...

Vous vous approchez de quelqu'un et vous lui dites: “cggrub grxr ordtyv!”
- ”Quoi? Je n'ai pas compris!”, vous dit-elle, la main en cornet autour de l'oreille.
- “J'ai dit, cggrub grxr ordtyv!”
- ”PARLEZ PLUS FORT, JE N'AI PAS ENTENDU!”

Parler plus fort, n'est-ce pas là le réflexe normal dans le brouhaha de la ville? Et si c'était le contraire qu'il fallait faire?

Parler plus fort c'est essayer de passer par-dessus ce qui nous entoure, c'est faire fi du désir des autres d'être entendu. Et puis ça décourage de s’engager dans des explications interminables, voire faire des simplifications réductrices. La persuasion plutôt que la négociation.

Parler moins fort, c'est inciter aux rapprochements, inviter à la confidence. Donner la chance d'atteindre un niveau de conversation où les raccourcis de pensée, les clichés et les lieux communs ne se sentent pas à l'aise. Un niveau où la vérité de relation s'établi.
Ce n'est pas pour rien que le marketing et la réclame publicitaire occupe les niveaux sonores les plus hautes. C'est pour occuper toute la place. En stratégie publicitaire, on emploi le terme de saturation.

Parler moins fort, c'est inviter à la profondeur. C'est promouvoir le dialogue, la réflexion. Les niaiseries, elles, flottent à la surface, s'accumulent, s'amoncèlent, finissent par scléroser le courant des idées. Parler moins fort, c'est permettre à plus de gens de parler, de s'exprimer, ça permet la rencontre d'une multitude de points de vue.

On a deux oreilles. C'est pour entendre ceux qui n'ont plus de voix, ceux qui n'en peuvent plus de crier. Crier plus fort, c'est l'apanage de ceux qui ont les moyens, les moyens de faire fi des désirs des autres. Il t a ceux qui ont les moyens de se faire placarder leurs visages sur tous les poteaux de la planète, et ceux qui, en silence, n'ont plus les moyen de faire autrement que de tendre la main le long des trottoirs de la ville.

Faire le silence, ce n'est pas fuir à l'abri des autres. C'est au contraire se mettre à leur portée, de cesser de courir, et de se laisser rattraper par le vrai. C’est aussi prendre son temps. Le temps de dire, d’entendre, de comprendre, de réfléchir. Prendre le temps pour l’autre.

Chut! Parlons!

lundi 2 juillet 2012

La fatigue des choix

Crémeuse ou traditionnel? Une table ou une banquette? Au bar ou salle à manger? Cuisse ou poitrine? Portion modéré ou régulière?

Damné choix…

C’est dans ces petits moments là que tu te rend compte que tu es plus fatigué que tu penses.

Petite tranche de vie: Je vais dans un Tim Hortons et je me place dans la file pour commander. Devant moi, un femme regarde le menu accroché derrière le comptoir, elle hésite… Puis après un moment, elle se place de côté et me dit: “passez devant, je n’ai pas fais mon choix”. Merci. Je commande un café et un muffin. La serveuse me regarde, et ses mains oscillants comme pour marquer l’attente d’une suite à ma commande, rétorque: “et… quelle taille?”

Quelle taille le café? Awwww! S.v.p. ne me faites pas réfléchir là, je suis fatigué. Quelle taille, quelle taille? Ordinaire quoi! Je regarde le menu à mon tour et je constate qu’il y a cinq tailles disponibles… Cinq tailles disponibles!! Très petit, petit, moyen, grand, très grand!

Misère, pourquoi vous me faites réfléchir là?

C’est pour ça que je veux un café et un muffin. Parce que je suis fatigué. Parce que je ne réfléchis plus droit.

Je n’ai pas envie d’un introspection exhaustive. J’ai soif? Un peu? Beaucoup? À la folie? C’est quoi la correspondance en millilitres du breuvage et la dose de caféine qui va me remettre en selle? Latté, expresso, cappuccino, vanille, cannelle, … Fouille moi! Je le sais-tu moi?

Awwwwww! J’veux juste un café!

J’allais dire comme d’habitude mais le café ce n’est pas vraiment une habitude pour moi.

Pourquoi, il n’y a pas de valeur par défaut. Avant on disait “régulier”, pas “moyen”. En informatique, quand un choix est offert à l’utilisateur, il est d’usage d’initialiser les cases d’un formulaire avec des valeurs par défaut. Une valeur qui n’est pas dans les extrêmes, une valeur qui a toutes les chances d’être la bonne. Le choix est toujours possible. Mais au moins, en l’absence d’une décision réfléchie le système aura une valeur  pour fonctionner correctement et ce fonctionnement sera “comme d’habitude”. Rien d’hors norme.

C’est fatiguant choisir, décider. Plus le choix est irréversible, définitif, plus le choix est fatiguant. On appelle ça la fatigue décisionnelle. Et plus on décide moins nos décisions sont bonnes.

Décider, ce n’est pas rien. Saviez-vous qu’il y a la même racine étymologique entre décider et homicide? Du latin, “caedere”, qui veut dire trancher, tuer. On tue des possibilités. Et comme tout ce qui est irrévocable, ça demande un énergie mentale qu’on n’a pas à l’infini. Ça use le mental.

Pourquoi au Tim Hortons, ils ont cinq tailles de café, dites-moi? Un café “régulier” ça n’est plus suffisant? Il n’y a plus assez d’adepte de la taille “régulier” pour obliger chaque client, tous et chacun, à choisir la taille qu’il désire? Petit et régulier ce n’est plus suffisant comme taille? Ne pas choisir veux maintenant dire pas de café finalement? Il faut cinq tailles différentes? Et ce pour chacun des autres choix du type latté, expresso, cappuccino, allongé, vanille?  Ou bêtement café ordinaire?

Ils peuvent bien avoir réduit les caractères sur leur menu derrière pour “rentrer tout ça”. Je songe sérieusement à changer de lunettes pour réussir à déchiffrer une pareille grille de décision. Ça prend déjà plusieurs secondes rien que pour localiser la section “café”.

Quand je fais la conception d’une nouvelle interface d’un logiciel, c’est fou le nombre de décisions qu’il y a prendre. Pas juste la grosseur des caractères, et la position des champs de saisie. C’est aussi dans le design de “l’expérience utilisateur” qu’il y a le plus de travail. Le choix du schéma mental que sous-tendra le fonctionnement d’un écran, sa logique interne, c’est souvent les choix les plus définitifs qu’on a à prendre, et ce, avant même d’avoir écrit une seule ligne de code. C’est la partie la plus fatigante car la plus définitive. L’interface, c’est une zone sensible pour les utilisateurs. “Woua! Pourquoi ils ont changé mon programme? Avant, telle option était accessible directement et maintenant c’est trois menus plus creux! Ça prend x clics de plus! J’ai pas juste ça à faire réapprendre à utiliser le logiciel moi!”

C’est le syndrome, ajouter c’est ok mais modifier jamais! Plus de fonctionnalités oui, plus de complexité non!

Ça marchait bien AVANT!

C’est pour ça que lorsqu’on change quelque chose, on ajoute des choix mais, surtout, surtout, on met une valeur par défaut. La valeur de ce que ça faisait AVANT quand on n’avait pas à faire le choix! C’est moins cher en énergie d’acquiescer la valeur par défaut que d’avoir à re-choisir la même valeur qu’on avait avant. Choisir à répétition, ça brule de l’énergie. Ça fatigue…

“Combien de sucre et de crème?”… Je réponds: “crème seulement”…

Pourquoi j’obtiens encore le mosus de même regard de la serveuse? “Une crème, deux crèmes,… dix crèmes?”

Pourquoi “un” c’était pas une valeur par défaut!! Quel pourcentage de la population met dix crèmes dans son café, veux-tu bien me dire? Pourquoi me forcer à choisir, la même valeur par défaut qu’avant?

UneCremePasDeSucre

Misère!!

Qu’une niaiserie comme ça m’irrite à ce point me montre à quel point je suis fatigué.

Vivement que je prenne des vacances…

“Pis? Tu t’en vas où en vacances?”

Awwwwww!!! Des vacances… juste des vacances…

Des vacances c’est pour ma pauvre tête. Après, on verra où finalement ça s’est passé..

mardi 1 mai 2012

20,000 lieues sous la mer de clics

Devrait-on dire socionaute ou réseaunaute quand on navigue depuis quatre ans sur l’incontournable Facebook? Quatre ans déjà? Il a eu bien des visages ce fameux océan où se côtoient d’innombrable hurluberlus, où s’épanchent les états d’âme éphémères, et où se mitraillent sans fin les clins d’œil complices.

Poke!!

Veux-tu devenir mon ami? Te souviens-tu on allait à la maternelle ensemble? Qu’est-ce que tu fais de bon? Ah oui? Ah bon!

Oui, ce réseau a eu bien des visages.

 

Il y a eu le foisonnement des tests psycho-pop. Quelle fleur es-tu? Que signifie ton nom en amérindien?  Biscuit chinois du jour. Test de Q.I. Quel personnage de Star Wars te ressemble le plus? Lequel de tes amis est compatible.

 

 

Une véritable anarchie d’encadrés disparates. Il faillait voir tous les choix de designs que les concepteurs ont imaginés avec le temps.  Puis dans un petit coin, un mur…

Petit, petit mur. Il a grandi, grandi, le petit mur. Tellement grandi, qu’il a relégué l’aspect Profil et Information de l’abonné en arrière plan. Même la liste des amis a fini par cédé. Le statut est devenu roi. Exprimez-vous!!

ExprimezVous

Enfin, on allait enfin apprendre un peu plus sur la personnalité de nos amis. Leur humour, leur esprit, leurs préoccupations, leurs occupations…

“Hum, rien à faire aujourd’hui. Quelqu’un a une idée?”… “Rien ne sert de courir, on peut prendre l’autobus”… “Barbecue en fin de semaine, préparez vos extincteurs”… “Menoum, menoum, du bon sushi!”

Clic… Clic… Clic… Clic.. J’aime… J’aime… J’aime… J’aime…

Puis, apparaissent les avis plus intéressés. Ceux qui mélangent les amitiés et occasions d’affaires. Et je te vend une maison ici, et j’annonce mes invités à mon émissions de radio là, et que je te refile les communiqués officiels de mon associations. C’est drôle, mais je croyais m’être abonné à une personne, pas une entreprise ou un agence de presse.

Et les You-Tube…

L’avalanche de liens You-Tube, des liens, des liens et des liens You-Tube. Sans aucun commentaire. Pas un petit mot sur le pourquoi cette toune-là te touche. Pas une petite présentation sur l’artiste, le concept, sur la raison pour laquelle ça devrait m’intéresser. Communiquer c’est partager une idée, rendre commun une expérience, mais surtout fournir la clé qui permet de décoder et comprendre ton point de vue sur cette œuvre. Poster une vingtaine de liens You-Tube en quinze minutes? Coudonc, es-tu en train de jouer au D.J.? Bonjour mon ami jukebox?

Fais moi entrer dans ta tête!!

Juste un LOL en guise de légende à une photo, c’est pas assez…

Donne moi une raison pour lire l’article! C’est ton point de vue sur l’article qui me fait cliquer sur J’aime. C’est ce que j’apprend sur tes intérêts qui me fait cliquer sur J’aime!

Soyez créatif! Parlez de vous!

Ne soyez pas le 4,059,484 ième à parler de Charest et la grève étudiante! Je les regarde aussi les nouvelles!!

Lâchez les copier/coller! Mon publisac en est déjà plein à rebord de patantes que j’envoie au recyclage direct sans regarder.

Soyez créatif! Ne me donnez pas envie de modifier votre visibilité sur mon fil d’actualité.

FilActualite

Faisons du mois de Mai, le mois de l’originalité, la créativité… Faisons des nouvelles de nous, soyons les vedettes de Facebook… Les autres nouvelles peuvent attendre. Cultivons le gout de nous!

Naviguer dans les tréfonds des réseaux sociaux, c’est jouer un peu au capitaine Némo. Découvrir des trésors de paysages, faire des rencontres inspirantes, au hasard des clics. Un écran de verre nous sépare et nous prive de bien des échanges directs mais profitons des interstices forgées par les sillons des statuts pour faire circuler au moins quelques clins d’œil complices et des lueurs fugaces des amitiés, entretenues et chéris, par delà les espaces virtuels.

samedi 21 avril 2012

Il y a cent ans, le Titanic… orgueil et gouvernance

On se remémore la tragédie, on célèbre un évènement historique… après tout, c’est l’Histoire. Et l’Histoire, c’est sensé être le grand donneur de leçon.

Leçon pas juste pour faire la morale. Mais pour s’éviter de souffrir à nouveau quand les mêmes décisions, les mêmes actions, les mêmes conditions se présenteront.

Le plus grand navire du monde s’élance pour son voyage inaugural, sous les yeux ébahies, étendard de tous les rêves.

Rêve ou orgueil?

Parce que ce n’est pas le rêve qui l’a fait couler. C’est l’orgueil bardé d’un manque d’imagination et poussé par l’appât du gain.

L’orgueil: Le plus grand danger quand tu réussi souvent c’est de croire pouvoir réussir tout le temps…

Le manque d’imagination: Qu’est-ce qui pourrait bien arriver? On ne voit rien à l’horizon!

L’appât du gain: Imagine les possibilités du marché si tu pousses les machines à fond et que tu arrives deux jours avant l’horaire prévu!!

Et puis vlan!

C’est comme pour les gouvernements.

On se construit les plus gros outils du monde, capable de prendre en main la destinée d’une population, de répondre à ses aspirations, ses rêves. Plus c’est gros plus il se donne les moyens. Des moyens qui finissent par faire l’envie de faire affaires avec lui. Les “amis” s’accumulent, espèrent, “suggèrent” des directions à prendre. La vision première se corrompt et sert d’autres intérêts… L’appât du gain est maintenant au gouvernail.

C’est un processus qui ne fait pas que des heureux. Cela sème des petits icebergs de mécontentement.

Mais, “bah! Qu’est-ce qui pourrait arriver? On a l’argent, les “amis”, l’influence. C’est nous qui décidons!”. L’orgueil qui se pavane avec son manque d’imagination…

“Anne, ma sœur Anne! Ne vois-tu rien venir?
Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie”

Il y a déjà un inquiétude… Quand même. On a pas l’esprit tranquille et ça ne pourra pas continuer comme ça longtemps. Après tout, il commence à y avoir pas mal de petits icebergs qui flottent au hasard. “Bizarre, ils ne fondent plus aussi vite qu’avant? Y aurait-il un froid qui persisterait entre nous?”

Et à force de piger dans la jarre à biscuit, quelqu’un finirait bien par remarquer qu’elle se vide.

 

 

 

“Et si on s’achetait des nouveaux amis? Vendons un peu de notre patrimoine à tout venant. Appelons ça – Le plan Nord! On s’est planté avec le gaz de schiste alors essayons avec quelques choses de plus traditionnel, le minerai… Take the money and run!!”

“Ne vous inquiétez pas! On a pensé à tout!!”

En chimie, il y a un phénomène qu’on appelle la précipitation et la cristallisation. Quelques fois les conditions sont latentes et un petit choc causé par un élément étranger peuvent induire. dans un équilibre “apparent”, un grand mouvement violent qui peut amener l’avènement de toute une nouvelle structure.

Un petit choc, genre “haussons les frais dans l’éducation”…

Et vlan!

barbe bleue carre rouge“Anne, ma sœur Anne,
Tu ne l’avais pas vu venir
que Barbe bleue
tanné que tu joues dans ses affaires
porterait aussi le carré rouge?

Et que la prochaine élection
pourrait devenir ta guillotine?

Reste à espérer
que tu as maintenant assez d’amis
pour te payer un beau coussin
où reposera confortablement
ta tête…”

Et si ta tête se retrouve un jour sur un billet de banque, auras-tu encore ce petit sourire en coin?

C’est pas parce qu’on est petit, qu’on peut laisser se faire manger tout rond tout le temps

 

Quand viendra l’heure du naufrage, est-ce que Céline Dion chantera au générique?

jeudi 2 février 2012

M. le sénateur Boisvenu, j’ai honte…

J’ai honte…

Honte d’être représenté par quelqu’un comme vous.

« Moi, je dis toujours, dans le fond, il faudrait que chaque assassin aurait le droit à sa corde dans sa cellule, il décidera de sa vie. » [P. Boisvenu 2012]

C’est connu, la vie vous a plus que blessé. La vie vous a arraché vos enfants. C’est tragique. Inadmissible…

Je vous reconnais le droit de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que des choses semblables ne puissent jamais se reproduire. De faire en sorte que la population soit consciente du caractère ignoble de ce que vous avez vécu, vous, et tous ceux qui survivent à de tels évènements. Déjà, j’avais de grande difficulté à comprendre certain de vos raisonnements

Mais il y a des propos qui sont un incitation à la haine.

Une incitation au suicide!! L’article 241 du Code criminel du Canada prévoit une peine de quatorze ans de prison pour ça.

Ici on ne parle pas d’un petit clin au coin de la rue, un quidam, un frustré en conversation privé.

Non! On parle d’un sénateur, membre du Sénat canadien, en pleine entrevue média, caméra sur votre tête plein cadre à la télé. Un sénateur! Dans l’exercice de sa fonction! Nommé pour passer en revue, en second regard, les lois votées par le parlement. Nommé en tant que sage, situé hors des passions des débats de la politique démagogique.

Vous vous êtes rétracté? J’ai beau écouter en boucle toutes les entrevues que vous avez faites ensuite. Je n’entend pas de rétractation.

Pas un “mes propos ont dépassé ma pensée”… pas un “j’ai été mal cité”…

“Je reconnais que mes propos sont inappropriés dans le cadre de mes fonctions de sénateur”, dit-il. Il ne nie pas que c’est son opinion personnel. C’est un aveu que, soit son opinion n’est pas approprié qu’il doit en changer, soit c’est sa conviction profonde et il est inapte à assumer sa fonction correctement. Il a droit à son opinion.

Sauf que par sa fonction de sénateur, ce n’est pas en tant que citoyen qu’il entérine les lois.

Peut-être devrait-il réfléchir… Se demander si sa blessure de vie, lui permet d’avoir un recul suffisant pour l’exercice de sa fonction. Peut-être que sa blessure le rend inapte à continuer à représenter les canadiens. Bien sûr, M. Harper peut trancher. Mais M. Boisvenu a le devoir d’interroger sa conscience, de décider de sa vie politique.

Parce que la haine, la colère, la rage sont de très mauvais instruments pour se construire une vision sur l’avenir. La vengeance, même transposée, est un feu qui dévore. Peut-être qu’en redevenant simple citoyen, M. Boisvenu pourrait enfin retrouver ses moyens. Se défaire de ses conflits intérieurs qui le minent.  Retrouver sa dignité.

Il pourra alors redécouvrir la prière de saint François…

Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix.
Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.
Là où il y a l’offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l’union.
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.
Ô Maître, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer, car c’est en donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on trouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. [saint François d’Assise]

Peut-être devrait-on constituer un registre fédéral de manière à recenser où sont les cordes dans les prisons et quels sont ceux qui en font la distribution.

Et dire que la première chose qu’on fait quand on procède à l’incarcération d’un individu, c’est de lui retirer cravate, ceinture, lacets de chaussure… Justement au cas où…