jeudi 2 février 2012

M. le sénateur Boisvenu, j’ai honte…

J’ai honte…

Honte d’être représenté par quelqu’un comme vous.

« Moi, je dis toujours, dans le fond, il faudrait que chaque assassin aurait le droit à sa corde dans sa cellule, il décidera de sa vie. » [P. Boisvenu 2012]

C’est connu, la vie vous a plus que blessé. La vie vous a arraché vos enfants. C’est tragique. Inadmissible…

Je vous reconnais le droit de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que des choses semblables ne puissent jamais se reproduire. De faire en sorte que la population soit consciente du caractère ignoble de ce que vous avez vécu, vous, et tous ceux qui survivent à de tels évènements. Déjà, j’avais de grande difficulté à comprendre certain de vos raisonnements

Mais il y a des propos qui sont un incitation à la haine.

Une incitation au suicide!! L’article 241 du Code criminel du Canada prévoit une peine de quatorze ans de prison pour ça.

Ici on ne parle pas d’un petit clin au coin de la rue, un quidam, un frustré en conversation privé.

Non! On parle d’un sénateur, membre du Sénat canadien, en pleine entrevue média, caméra sur votre tête plein cadre à la télé. Un sénateur! Dans l’exercice de sa fonction! Nommé pour passer en revue, en second regard, les lois votées par le parlement. Nommé en tant que sage, situé hors des passions des débats de la politique démagogique.

Vous vous êtes rétracté? J’ai beau écouter en boucle toutes les entrevues que vous avez faites ensuite. Je n’entend pas de rétractation.

Pas un “mes propos ont dépassé ma pensée”… pas un “j’ai été mal cité”…

“Je reconnais que mes propos sont inappropriés dans le cadre de mes fonctions de sénateur”, dit-il. Il ne nie pas que c’est son opinion personnel. C’est un aveu que, soit son opinion n’est pas approprié qu’il doit en changer, soit c’est sa conviction profonde et il est inapte à assumer sa fonction correctement. Il a droit à son opinion.

Sauf que par sa fonction de sénateur, ce n’est pas en tant que citoyen qu’il entérine les lois.

Peut-être devrait-il réfléchir… Se demander si sa blessure de vie, lui permet d’avoir un recul suffisant pour l’exercice de sa fonction. Peut-être que sa blessure le rend inapte à continuer à représenter les canadiens. Bien sûr, M. Harper peut trancher. Mais M. Boisvenu a le devoir d’interroger sa conscience, de décider de sa vie politique.

Parce que la haine, la colère, la rage sont de très mauvais instruments pour se construire une vision sur l’avenir. La vengeance, même transposée, est un feu qui dévore. Peut-être qu’en redevenant simple citoyen, M. Boisvenu pourrait enfin retrouver ses moyens. Se défaire de ses conflits intérieurs qui le minent.  Retrouver sa dignité.

Il pourra alors redécouvrir la prière de saint François…

Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix.
Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.
Là où il y a l’offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l’union.
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.
Ô Maître, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer, car c’est en donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on trouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. [saint François d’Assise]

Peut-être devrait-on constituer un registre fédéral de manière à recenser où sont les cordes dans les prisons et quels sont ceux qui en font la distribution.

Et dire que la première chose qu’on fait quand on procède à l’incarcération d’un individu, c’est de lui retirer cravate, ceinture, lacets de chaussure… Justement au cas où…