lundi 16 février 2009

Un peu de lumière s.v.p…

Février. C’est un petit mois court mais qui nous met face à ces petites décisions qui façonnent des composantes importantes de la vie. Comme ce petit avis de mon propriétaire qui m’annonce que mon loyer va être augmenté à compter de juillet prochain. Vais-je, oui ou non, renouveler mon bail?

Y a-t-il une période plus ingrate que février pour prendre ce genre de décision?

Évidemment, si c’était l’appartement de mes rêves la réponse serait instantané. Une augmentation d’un pourcent par année? C’est sans problème, voyons.

Mais voilà, il y a d’autres éléments à prendre en compte. Depuis huit ans que je suis à Montréal, je suis toujours dans des demi-sous-sols. Je commence à en avoir assez du manque de lumière. Et février, euh, c’est justement le moment de l’année où je commence vraiment à en avoir marre du manque de lumière.

Deuxième éléments, je n’ai pas de voiture depuis cinq ans. C’est un choix que j’assume très bien. Même que c’est le fait de vivre à Montréal qui m’a convaincu sinon de l’absence de nécessité, au moins de la charge d’avoir une voiture « à nourrir ». Coût d’utilisation de la voiture, cauchemar du stationnement (je n’ai pas de garage), pneu d’hiver et grattage de vitre, frisson garanti avant que la chaufferette fasse son office. Encore là février est un mois qui permet d’apprécier ma décision de ne pas avoir de voiture. Mais voilà, j’habite à Cartierville et je travaille à Pointe-Claire. 20 kilomètres et 1 heure à transférer dans quatre autobus de la STM chaque matin. Même chose au retour. Là aussi, je comme à en avoir un peu marre.

Ça ressemble fort à un appel du large, comme on dit. C’est écrit sur les murs que la solution est de déménager plus près de mon travail. Je serais ainsi de retour chez moi plus de bonne heure après le travail, me permettant d’avoir une vie en dehors du travail. J'en ai assez de souper à huit heures le soir.

Parce qu'avoir une vie c’est un principe de base auquel je ne saurais accepter de compromis. Car si je travaille pour vivre, si je ne vis pas… pourquoi travailler? Contrairement à des gens que je connais, mon travail n’est pas le centre de ma vie. Il est de l’ordre du moyen, pas de la fin.

Mais il y a un hic! Mon employeur a la bougeotte. Encore plus que moi. En huit ans je n’ai eu que deux loyers. Mon employeur, lui, quatre. Et lui aussi a reçu son avis d’augmentation de loyer qu’il a déjà dit avoir l’intention de refuser.

Me voilà finalement bien embêté. Déménager d’accord mais où? Je vais devoir donner ma réponse à mon propriétaire avant de savoir où mon employeur déménage. Je ne suis pas assez gambler. Je veux me rapprocher, mais de où finalement?

Un, je ne veux pas déménager dans un quartier sans église catholique francophone à proximité. Non négociable. Et c’est une denrée assez rare dans l’ouest de l’île. Cela ne me laisse qu’assez peu de quartier cible.

Deux, le système d’autobus dans l’ouest de l’île est assez rudimentaire. Rien à voir avec la densité ou la fréquence auquel on est habitué dans l’est ou le centre-ville. Pas de 6, 8 ou 12 minutes. Plutôt des 30, 35 voire 45 minutes. Si on n’a pas de transfert à faire, ce n’est pas un problème. Juste à connaître l’horaire de passage du prochain bus. Avoir des transferts à faire dans ces conditions, ce serait ridicule. Sans compter le nombre d’autobus qui n’ont que des horaires dit d’heure de pointe. Avec les horaires de travail atypique que je connais en informatique ce n’est surement pas viable. Je ne me rapprocherai pas de mon travail si ce faisant ça me prend le même temps pour m’y rendre qu’avant. L’ouest de l’île a été conçu pour des automobilistes. On a qu’à compter le nombre de rue sans trottoir pour s’en convaincre.

Et je n’achèterai pas à nouveau une voiture pour aller travailler. Ce serait d’un ridicule consommé : déménager dans un quartier pour me rapprocher du travail, doubler quasiment le prix du loyer, puis dépenser 4000$ par année pour une voiture parce que le système d’autobus y est déficient. Travailler pour me payer une voiture pour aller travailler? Assez vicié comme conclusion.

Oui, je suis bien embêté.

Je pense que je vais encore rester ici une autre année. J’aime mon quartier finalement.

Peut-être qu'en m'achetant une caisse d'orange de la Floride j'aurai ma dose de soleil... Ou bien mon employeur va déménager près de chez moi (on peut rêver!)

Après on se demandera pourquoi j’ai horreur des mois de février!

2 commentaires:

magoua a dit...

Pour avoir eu plein de beaux appart pas cher et bien placés le mieux est toujours de le laisser savoir autour de soi et de laisser courir la rumeur, c'est fou ce que ça marche.
Bonne chance ;-)

Ghyslain Chamberland a dit...

Ouais, je m'ennuis de Sherbrooke.

Même à l'autre bout de la ville, je n'étais quand même qu'à 3 km du centre-ville. Je pouvais aller travailler en vélo en un coup de pédale.

A Montréal, j'ai 20 km, à traverser l'autoroute 15, l'autoroute 13, puis l'autoroute 40 pour contourner l'aéroport de Dorval, à côtoyer des voitures sur des routes à 6 voies de large. Asphyxie assurée! Ce n'est pas des muscles que tu fais mais des méga-doses de stress.

Conduire comme un Montréalais... c'est tellement vrai. Et dangereux aussi pour les usagers de transports actifs.