vendredi 11 septembre 2009

Blah Blablah Blah Blablah Blah

Avez-vous déjà eu l’impression de devoir suivre une conversation sans votre consentement?

Moi oui. Souvent.

À tous les jours, je prends l’autobus. J’ai toujours trouvé que les trajets en autobus est une sorte d’oasis au coeur de la vie trépidante de la vie en ville. C’est une sorte de moment où règne un lâcher-prise bénéfique entre le manque de temps pour tout faire à la maison et le rush éternel du boulot.

Une sorte de bulle.

Drinnnnng!  Blibliblip! Tagada tsoin tsoin!

Combien ça prend de temps pour répondre au téléphone cellulaire? Pourquoi tout le monde autour le sais que SON cellulaire sonne mais pas la personne concernée? A la maison, moi, je suis déjà en train de répondre au début de la deuxième sonnerie. Ben non! L’ado, lui, a son cellulaire dans le fond de son sac à dos et on commence à connaître par coeur la “tune” qui sert de sonnerie et qui en est à sa septième boucle.

“T’est où là? C’est quoi tu fais?”… Question niaiseuse…

On penserais que quelqu’un qui reçoit un appel doit être important. Mais non. Téléphone cellulaire sans mobile apparent.

Celui qui parle à son cellulaire est dans sa bulle. Mais j’ignore pourquoi il m’oblige à entrer dans sa bulle en m’imposant sa moitié de conversation. Parce que, même si étymologiquement parlant, téléphone veut dire parler loin, ça ne veut pas dire devoir parler fort pour se faire comprendre. Est-ce un défaut de conception des téléphones? Les micros intégrés sont-ils aussi peu sensibles malgré qu’ils ne soient qu’à 2 centimètres de la bouche qu’ils doivent parler aussi fort?

Et puis il parle, il parle, il parle. Je ne connais pas son nom, où il habite, c’est quoi son métier. Mais je sais que Julie sa coloc n’a pas digérer que sa mère ait donné la robe bleue à sa soeur, et que Marco son frère, enfin je crois, a du déménager et qu’il voudrait savoir où se trouve la grosse valise qu’il lui avait prêté l’an passé.

Non mais, tsé veux dire. Je m’en fout tu moi? Et ce n’est là que l’une des 7.5 conversations (ou 15 moitiés de conversation, si vous voulez) que j’ai du subir ce matin dans l’autobus. Sans compter la fatigante qui, elle, ne se fatigue pas de “texter” à 2 pouces de mes oreilles. Clic clique clic clic clique clic.Clic clique clic clic clique clic. (je vais la mordre si elle continue)

Elle aussi dans sa bulle… mais, je ferais remarquer, dans la mienne aussi.

Grrrr!

Hâvre de paix.

Ouais.

Je comprend pourquoi, les autres, ceux qui ne parlent pas au téléphone, ont pour la plus part des écouteurs de iPod dans les oreilles. C’est peut-être la version audio et moderne des armures des chevaliers, conçues pour se protéger des agressions des voisins envahissants.

Ah oui! Est-ce que je vous ai dit combien j’aime la marche à pied, seul, dans le parc du Bois de Liesse, les samedis matins?

mercredi 9 septembre 2009

Comment est-ce qu’on faisait avant?

Prendre des vacances.

Souvent on ne se rend pas compte avant de les prendre à quel point on en avait besoin. Dans le roulement effréné de la vie, on fini par croire que c’est un rythme normal, on fini par croire qu’on n’est plus à la hauteur de tâches qui nous étaient assignées. Pour compenser, on fini par prendre des raccourcis. On cesse de penser, de regarder autour de soi, de s’émerveiller. C’est dommage car autour de soi il y a toutes sortes de clins d’oeil.

Un de ces petits clins d’oeil s’est passé à Jemseg, au motel Lakeview. Petit motel, loin de tout, entre Moncton et Fredericton au Nouveau-Brunswick, j’ai eu le plaisir de voir un de ces petits objets, aujourd’hui désuets, qui étaient autrefois d’usage très courant. Un décapsuleur murale!
Indispensable pour décapsuler les bouteilles de Coke ou de bière (selon l’âge qu’on avait). J’ai des souvenirs précis de celui qui était chez mes grands-parents sous le comptoir de cuisine. Aujourd’hui, avec les bouchons dévissables, les décapsuleurs sont devenu caduques, obsolètes, désuets. Ceux qui n’ont pas connu cette époque ne se pose même pas la question sur comment on faisait avant pour ouvrir les bouteilles. Parce qu’aujourd’hui on n’arrive même plus à imaginer qu’un bouchon ne puisse se dévisser d’un coup sec du poignet.

Comment est-ce qu’on faisait avant?

C’est drôle comment on a la mémoire courte. On prend pour acquis toutes ces choses qui nous entourent.

Je me souviens un jour il y a une quinzaine d’années, alors que je travaillais dans une station de radio communautaire, quelqu’un nous avait appelé au téléphone pour nous demander notre numéro de fax. “Euh! Désolé nous n’avons pas de fax. Hein?!? Comment fait-on alors pour vous envoyer un communiqué. Bien madame, il y a une invention simple qui s’appelle la poste et ça fonctionne depuis plusieurs centaines d’années”, lui avais-je répondu.

Je sourie. Aujourd’hui, on se demande comment on peut survivre si on n’a pas d’adresse de courriel.

Ou de cellulaire.

C’est fou comment maintenant on ne peut plus parler à personne dans la rue. Si on ose, on oblige quasiment la personne à devoir d’abord raccrocher son cellulaire. C’est gênant. On se demande si les téléphones publiques servent encore de nos jours.

Quand je pense que ma grand-mère n’a vu l’arrivée de l’électricité à la maison qu’à la âge de dix-huit ans… Comment est-ce qu’ils faisaient avant??? Pas de lumière, de télé, d’internet?!? Arrrrgggh! Au secours!

Comment Christophe Colomb, même, a osé se lancer dans son voyage insensé pour traverser la mer Océane alors que moi, pour aller planifier mes vacances à Terre-Neuve, j’ai passé des jours à consulter Google Maps!

Remarquez qu’il se serait au moins rendu sans encombre dans les Indes Orientales…