samedi 13 février 2010

Colossus vs Gardian

C’était dans les années 70.

ColossusTitle

Colossus: The Forbin Project ou si vous voulez le titre en français, Le cerveau d’acier. Pour mémoire, c’est l’histoire de Dr. Forbin un ingénieur en informatique qui construit un méga-géant-ordinateur pour la défense. Comme il est dénué de passion, d’émotion, de colère et capable de réagir à une incroyable vitesse (l’ordinateur pas Forbin évidemment), le gouvernement américain confie la totalité du contrôle du système de défense militaire. Trente secondes après sa mise en service, Colossus découvre l’existence d’un autre système semblable à lui.

ColossusOtherSystem

Aussitôt, Colossus demande de pouvoir communiquer avec ce système. C’est le système informatique soviétique Gardian que même la CIA n’avait pas découvert ni même soupçonné. Puis c’est le plus surprenant dialogue inter-machine qui s’engage. On n’est pas encore à l’ère de l’internet dans ces années-là. Des machines qui communiquent? Mais, ma parole, de quoi est-ce que ça peut bien vouloir parler, des machines?

ColossusDialogue

Charmante conversation… 1+1=2… 2+2=4… 2+3=5… Addition, multiplication, trigonométrie, calcul différentiel. Pourquoi pas? Le langage des mathématiques en vaut un autre, non? Au passage, pourquoi pas bousculer quelques théorèmes et découvrir une nouvelle théorie de la gravitation?

Puis c’est le gros trouble… Les machines ne veut plus parler math et s’inventent un langage, directement en binaire, pour aller plus vite et surtout, se parler des vrais affaires: Protéger l’humanité contre son plus grand ennemi… l’homme lui-même.

Des créatures qui se rebellent contre leur créateur, le cinéma en est plein. Mais, là ce n’est pas par folie, dysfonctionnement ou vengeance. Non, non! C’est pour son bien!

Oups!

C’est nous les méchants.

C’est toujours dur à prendre ce genre de nouvelle là.

Des fois on pense pouvoir utiliser un outil, que celui-ci va nous rendre service. Après tout, c’est nous qui décidons où on veut aller. C’est nous le boss!

Puis soudain, on ne sait pas trop comment, on dirait que ça nous échappe. Comme mût par sa volonté propre, selon son propre agenda.

Comme la Chine avec l’internet.

Parce qu’elle avait pourtant une longue expérience en contrôle. Un milliard de chinois après tout ça ne se dirige pas dans l’à-peu-près. Le contrôle de l’information, de sa population, de l’opinion publique. La Chine connait ça.

Avec la rétrocession de Hong Kong par les britanniques en 1984, c’est un morceau de l’occident qui est entré au coeur de la très communiste Chine. Le libre marché économique avec sa prospérité, sa propension à engendre des désirs d’amélioration de niveau de vie et l’accès aux meilleurs outils qui soit.

Les ordinateurs, l’internet… ça ce sont des bêtes particulières. Quand ça commence à se parler ensemble, ça commence de manière inoffensive. 1+1=2… 2+2=4… Vous connaissez? Après ça, ça ressemble juste à un autre média comme la autres. La radio, la télé… ça peut servir la propagande. Une poigne de fer puis on contrôle le message. Mais vient ensuite la vraie puissance cachée…

800px-Google_logo[1]

Ça commence avec un engin de recherche… C’est cool. Mais là il ne faut quand même pas chercher n’importe quoi. On endigue un peu avec de la censure. Mais le simple moteur de recherche devient de plus en plus gros. Il numérise la planète au sens littéral. La géographie par Google Maps, puis maintenant avec des détails sans précédent avec Google Street View.

Google ne se contente pas de peu, il numérise des livres, achète le site de vidéo YouTube, fournis des services de courriel GMail. Avec le Web 2.0, c’est même des sites de blog comme celui qui héberge ce blog. Il s’aventure même dans le réseau social du style Facebook avec Google Buzz… Et ce n’est qu’une partie ça…

Comme on dit… On commence à parler, parler, parler. Mais la Chine n’aime pas quand on commence à parler des vrais affaires. Liberté d’expression, Droit de l’Homme, critique du régime.

Comment? C’est nous les méchants?

À la fin du film, Colossus dit qu’un jour on va l’apprécier, le considérer avec respect, même avec amour… Le remercier de qu’il fait pour nous. Pour notre bien…

Dans le film, Forbin dit que jamais. Le prix est lourd.

ColossusFinal 

Mais la Chine va s’apercevoir que ça ne s’en ira pas comme ça… Va peut-être falloir apprendre à vivre avec.

Bienvenue au 21e siècle…

Aucun commentaire: