samedi 4 décembre 2010

La qualité du temps qui passe

Et puis qu’est ce que tu as fais de ta fin de semaine?, m’a demandé un connaissance.

Oh, j’ai marché le long de la rivière, regardé les flocons descendre du ciel et se fondre dans le courant. Les canards n’avait pas l’air d’avoir trop froid aux pattes.

SoireeNeigeCanard

“Ahhh bon!”, me dit-il.

“Nous, nous sommes allez à Las Vegas, voir un spectacle, et ensuite nous sommes allez faire une excursion au grand canyon. L’an prochain nous planifions un excursion dans le désert de l’Australie. Ahh, ces voyages de l’extrême! J’en ai besoin pour décrocher. Ça me donne le sentiment d’être vivant, de ne pas passer à côté de la vie! Moi je ne serais pas capable de rester en place, sans rien faire qu’à ‘admirer la rivière’ couler simplement. J’ai besoin d’action, que ça bouge!”

Espèce de drogué…

Drogué à la plus puissante drogue qui soit. La drogue du plus, plus, plus. Toujours plus.

Plus d’adrénaline, plus de sensation, plus d’émotion.

Quand la recherche de sensation forte devient fuite de l’ici et maintenant, il est temps de se poser des questions.

Prendre le temps de vivre, avant que la vie nous prenne. Prendre le temps d’ouvrir les yeux, de regarder autour de soi. Apprécier le lent mouvement des nuages, le clin d’oeil des oiseaux, les sourires taquins de la lune dans le brouillard.

S’il vous faut trois cafés pour espérer finir votre journée au bureau. Si votre facture de fin de semaine au spa relaxant, pour déstresser de la vie, explose. Peut-être est-ce le temps de reconnaitre que le plus-plus-plus est en train de devenir trop-trop-trop.

L’intensité avec laquelle on s’accroche à nos temps de loisir, la peur de passer à côté des “endroits importants à voir” en vacances, ce sont là aussi des indices du manque d’équilibre dans notre vie.

Parce qu’un jour, il y a une goutte qui fait déborder le vase et l’on craque…

Il faut aussi se poser la question, non pas sur la dernière goutte, mais sur le pourquoi le vase se remplissait comme ça avant.

Il faut savoir apprécier le temps qui passe, au moment qui passe. Il est unique, précieux. L’apprécier tel qu’il se présente, savoir ne pas lui en préférer un autre. On ne peut l’accumuler en banque, ou en acheter au dépanneur du coin. Et se découvrir des yeux pour le reconnaitre.

Plus, n’est pas mieux.

On peut mourir du trop de plus, rarement du trop de mieux.

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