mardi 30 septembre 2008

De la servitude volontaire

L’humain, maître ou esclave de la machine…
Je croyais que cette finale n’était qu’une boutade. Puis Dominique dans son commentaire se dit esclave, assumé semble-t-il… J’encaisse le choc… Ça vient me chercher… profond…


Par élection, conquête ou naissance, un dictateur est un dictateur. Son pouvoir s’exerce par la force ou la peur. Mais surtout par habitude ou obéissance (Étienne de la Boétie).

Quoi? Qu’est-ce qu’une machine peut bien nous forcer de faire, contre notre volonté? Quelles seraient les représailles? De quelles intimidations la machine nous menace-t-il?


De la dépendance, je le conçois mieux. Il existe des « addictions » qui peuvent réduire les volontés des plus vigilants. La cigarette, l’alcool, la drogue, voire le jeu. La cyberdépendance aussi.


Peut-on parler de dépendance à la voiture? Les automobilistes ne déclarent-il pas avoir un sentiment de liberté à l’achat de leur première voiture? La publicité ne nous vante-t-elle pas combien la machine à laver libère la ménagère de ses corvées quotidiennes. S’imagine-t-on aujourd’hui aller chaque jour au fleuve avec notre poche de linge, s’échiner sur les pierres des berges pour redonner ses couleurs d’antan à nos plus beaux habits? Maria Chapdelaine, sort de ce corps! Tous ces outils, du marteau à l’ordinateur, sont autant de leviers qui nous libèrent.


Pourtant…


Pourtant un doute subsiste. Plus que les outils eux-mêmes, c’est leur consommation à outrance qui viendra à bout de nos libertés. Prenons simplement la voiture. L’achat, traduit non pas en dollars mais en heure de travail, est en lui-même assez éloquent. On travaille plus de six mois chaque cinq ans pour s’acheter une voiture… pour pouvoir aller travailler?!? Que feriez-vous si vous aviez un congé de six mois chaque cinq ans sans perte de votre niveau de vie? Ne pas avoir à faire des heures supplémentaires pour boucler le budget… c’est tentant non?


Et l’essence? Il a fallut cinq fois le poids de la voiture en végétaux et quelque 300 millions d’années pour faire le pétrole que cette même voiture brule en une seule journée. 90% de ce pétrole sert à déplacer l’air devant la voiture, 9% pour déplacer la voiture elle-même. 1% pour déplacer son occupant. Combien de temps passez-vous sur le pont chaque matin?


Imaginons maintenant ne plus avoir besoin d’essence, combien coûterait le baril aujourd’hui? On s’en foutrait du prix, non? Et que dire de la valeur stratégique du Koweït, de l’Iraq, du Texas? De Bush? On rendu à combien, 600 milliards dans cette guerre idiote pour se débarrasser d’un dictateur qui n’en serait pas un sans le besoin en pétrole de l’occident? Pour satisfaire le dictat de nous, les consommateurs!


Oserons-nous le dire?


À bas, nous, les consommateurs!


La modération a un meilleur coût…

Aucun commentaire: