samedi 6 mars 2010

Festival du manteau ouvert

C’est un temps magnifique. La lumière fantastique, revigorante, inonde la ville.

A défaut de marcher dans les sous-bois, les pistes gorgées d’eau obligent, je marche dans la ville.

Le manteau ouvert.

Y a-t-il un temps plus propice ce cette époque de l’année pour marcher dehors? Le front rougissant sous le soleil mais l’air frais camoufle toute gène. Le manteau sur le dos, mais ouvert, grand ouvert. Même pas de foulard qui alourdi le cou.

Des centaines de sources d’eau rigolent, sous les bancs de neige de bord de rue. Plus glace que neige, comme des coraux effilés, ruisselant, translucide. Ou noirci des scories d’une trop grandes proximités de la circulation citadine. Noirci de la paranoïa voiturienne, qui déteste les aléas des patinoires des coins de rue et qui a abusé des abrasifs. La peur noire remonte à la surface, souille les pas des marcheurs.

La lumière est superbe et je me mord les doigts. J’ai oublié de sortir avec mon appareil photo. Seule ma mémoire sera le gardien de ce moment. Je l’ai pourtant toujours avec moi, ce croqueur d’image impromptue. Mais voilà… J’ai changé de manteau. J’ai transféré mon foulard et ma tuque. L’appareil, dans ma poche intérieure, lui, est resté derrière. Étourderie.

Plic, ploc! Les pas dans les flaques… Plic, ploc! Les pas dans l’époque…

Quelle distance? Je ne le sais pas. La lumière sur la peau est en mode recharge. Renfloue le déficit photonique hivernal. À chaque pas je suis moins fatigué que le précédent. A chaque pas je suis plus près de la vie. Les idées renaissent, les projets s’esquissent. C’est l’époque de l’année où la vie devient trop courte.

Ceux qui ne connaissent pas l’hiver ne peuvent pas comprendre…

Comprendre la magie des manteaux ouverts…

Aucun commentaire: