dimanche 26 avril 2009

Sauf que moi c’est pas pareil

Samedi, c’était le paradis. Une température record qui dépasse les 25°Celsius, un soleil radieux, en pleine fin de semaine en plus… Le paradis quoi.

Je ne vais quand même pas rester prostré chez moi. Quoi de mieux pour inaugurer un temps qui ressemble à un temps de vacances que d’aller se promener dans ce que je considère une petit bijou de Montréal: le vieux port.

Comme prévu, c’est foule! Je suis comme tout le monde, j’aime la vue, la promenade, la température. J’aime les bains de foule, entendre les accents étrangers des touristes, ralentir le pas pour ne pas faire exprès pour passer “dans la photo” du petit couple qui veut un souvenir de cette journée mémorable.

Oh, bien sûr, tout n’est pas tout à fait au rendez-vous. Par exemple, le bassin du marché Bonsecours est vide. Pas de pédalo, de baigneur du dimanche. Après tout, ce n’est pas encore tout à fait la saison. Avril c’est un petit peu tôt pour les joies de l’eau. Ça ne fait que souligner le côté exceptionnel de la journée.

Fin de la petite histoire jolie…

Parce que chaque fois que je me rend dans le secteur de vieux port, je suis constamment ahuri par l’absurde densité de voitures qui circulent sur la rue St-Paul. Conçue depuis 1673 du temps de la Nouvelle-France, et dont l’élaboration n’a surement pas prévu l’aberrante gourmandise d’espace des voitures du 20e siècle.

Illustration de la rue St-Paul en 1829

Qu’est-ce qui peut bien se passer dans la tête de ces automobilistes quand ils décident de passer par cette rue. Bien sûr, il y a là plein de restaurants typiques, de galeries d’art recherchées. Y a-t-il quelqu’un qui peut me dire, sans rire, en me regardant dans les yeux, qu’il croyait être en mesure de trouver un stationnement libre dans cette rue? Une rue si étroite qu’un conducteur doué d’une patience infinie qui ayant réussi à se garer après moult contorsions mécaniques bloque la circulation au moins cinq minutes rien qu’à essayer d’ouvrir sa portière. Hey! La rue n’a que vingt pieds de large! Moins que mon entrée de cours!

Qu’est-ce que vous foutez là avec vos voitures! Pouvez-vous me le dire? Allez circuler ailleurs! N’êtes vous donc pas capable de même imaginer votre capacité à vous stationner au Quai de l’Horloge, au Quai King-Edward ou sur St-Antoine et marcher sur 200 mètres? Pourquoi là? Rêvez-vous en secret de transformer le restaurant Steak Frite en drive-in ou quoi?

Moi quand je vais en ville, j’y vais en autobus ou en métro. Même du temps où j’avais une voiture! Il ne me serait même pas venu à l’idée de descendre plus bas que la rue Sherbrooke avec ma voiture. En bas de cela, c’est sacré! C’est un bijou de patrimoine!

On me rétorque: Sauf que moi c’est pas pareil. J’habite en banlieue, je ne peux qu’en même pas marcher depuis le mont St-Hilaire ou de St-Jérôme pour aller veiller en ville? Moi, c’est pas pareil, je ne vais quand même pas transporter mes bagages sur mon dos toute la journée. Moi, c’est pas pareil, avec les enfants c’est mieux de se stationner près de là où je veux passer la journée.

Handicapé va! On jurerait que vos voitures sont des chaises roulantes pour incapable de marcher plus de 100 mètres d’une seule traite sans que le cœur ne flanche, ou quelque chose dans le genre…

Ouais…

Moi c’est pas pareil.

Oui justement vous êtes tous pareils. Justement vous avez eu la même idée en même temps la même journée d’aller vous jouer “au jeu de l’heure de pointe” avec votre bagnole sur une rue de 20 pieds de large, pleine de touristes qui ont plus envie de voir passer des calèches, de faire du lèche-vitrine la caméra en bandoulière que de se faire klaxonner quand ils traversent nonchalamment en riant.

Il me semble que cette rue là devrait être une rue piétonnière. A la limite, réservée au possesseur de vignette, et pas seulement pour stationner, pour circuler point. De toute façon, la vitesse moyenne de tous véhicules sur cette rue là ne doit surement pas dépasser les 10 km/h. De toutes façon derrière une calèche… Passer par n’importe quels autres routes alternatives doit être une amélioration de 500% sur le temps de trajet.

Il devrait y avoir des quartiers où c’est tous les jours des journées sans ma voiture. Il faut quelques fois avoir le courage de déconstruire ce qui avait pourtant fait la fierté d’autant, ce qui était une ode à la gloire à la voiture. Comme à Séoul en 2002, le maire décida de déconstruire une autoroute urbaine qui avait pris 20 ans à construire et qui accommodait 160,000 voitures chaque jours et la reconvertir en rivière et parc sillonnant la ville.

Pourquoi pas des gondoles dans le Vieux-Montréal en plus des calèches… Pas juste des tramways…

Enfin, une ville nord américaine qui, vraiment, ne serait pas pareil!

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