lundi 17 novembre 2008

Non, rien de rien

Vide. Le vide était là, sans bouger, attendant. Fils du néant et d'une mère inconnue, le vide (dont je tairai le nom pour sauvegarder son intimité) avait toujours eu une ambition dévorante. Il avait toujours eu faim de pouvoir. Il voulait être Tout.

Mais que faire quand le vide a un petit creux... Le vide se tourna et regarda autour de lui. Il n'y avait rien. Rien! Le vide n'était pas cannibale pour ainsi manger son semblable. Il avait beau être plein de lui-même il ne pouvait pas se résoudre à en passer par là pour satisfaire son ambition. Pouvait-il se permettre de mettre ce rien sous la dent ou devait-il se résoudre à n'avoir rien à mettre sous la dent. Ce dilemme commençait à sérieusement le ronger. Il devenait de plus en plus amaigri. On pouvait maintenant voir à travers malgré la densité du vide qui broyait du noir.

Quelle ironie du sort! Son refus de céder à son désir le plus profond (et pour un vide chacun sait combien cela peut être profond) voilà que le vide était victime de ce rien envahissant qui le dévorait. Et le rien n'en savait rien et le vide ne pouvait rien. Le pouvoir du rien consumait le vouloir du vide... en un rien de temps. Cet étrange combat se déroulait dans un silence qu'on aurait pût considérer inquiétant si on avait pu en connaître l'issue. Mais voilà, nul n'a gardé de trace de ces événements. L'Univers a de ces étranges trous de mémoire... hormis cette séquelle psychologique: L'Univers a horreur du vide.

Mais enfin, ça c'est une autre histoire.

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